Le pétrole baisse sur des rumeurs

L'Opep serait-il sur le point d'exploser ? Ce week-end, le quotidien britannique The Independent, s'était fait l'écho de la possible sortie du cartel du Nigeria. Le pays d'Afrique de l'Ouest qui produit 1,787 million de barils par jour souhaiterait augmenter sa production. Mais il lui faudrait pour cela quitter l'Opep qui, pour soutenir les cours à la hausse, impose des quotas de production très stricts.En milieu de journée, une source proche du dossier à l'Opep a démenti cette information en déclarant que "le Nigeria ne pouvait pas se permettre de quitter l'Opep" et qu'aucune demande officielle n'était parvenue de la part de Lagos au siège de l'organisation, à Vienne. Pourtant, la source l'admet : les fuites citées par The Independent proviennent du gouvernement nigérian. A Lagos, on avoue d'ailleurs que la question est implicitement d'actualité puisque le ministère nigérian du pétrole s'est contenté de réagir sur ce mode : "nous n'avons pas de déclaration à faire, mais une rencontre avec les médias aura lieu sur ce sujet le 1er août". La sortie du Nigeria de l'Opep n'est donc pas à exclure, ce qui provoquerait évidemment une crise sans précédent, même si en fin de journée, le président de la compagnie pétrolienne nigeriane a indiqué que son pays n'envisageait pas de quitter le cartel.D'autant que cette rumeur fait suite à une déclaration vendredi du ministre vénézuélien du pétrole Alvaro Silva Calderon qui a, lui aussi, indiqué que son pays envisageait de renforcer sa production au cours du deuxième semestre. Le but serait pour Caracas de compenser les pertes subies lors de la grève d'avril qui avait débouché sur un coup d'Etat avorté. Cette déclaration a été perçue comme un véritable coup dur pour l'Opep, car jusqu'à présent le président vénézuélien Hugo Chassez était un des plus chauds partisans de la politique de quotas.Parallèlement, le Financial Times d'hier envisageait l'option d'une guerre des prix avec la Russie. Depuis le 1er septembre, la Russie et la Norvège n'appliquent plus de quotas à leurs productions. La hausse notable de la production russe a apparemment irrité l'Opep. Un informateur proche du cartel a affirmait au journal londonien que "si les Russes veulent la guerre des prix, ils l'auront". Une déclaration qui montrerait que le camp hostile aux statu quo des quotas est en train de gagner du terrain au sein du cartel. Quelle que soit la décision du Nigeria, la réunion ministérielle d'Osaka le 18 septembre promet donc d'être musclée et elle pourrait déclencher une crise entre les pays favorables au maintien des quotas et les autres. Les marchés ont réagi immédiatement à ces failles dans le système de l'Opep. Déjà, la Russie et la Norvège ont abandonné depuis le 1er juillet leurs quotas. Une hausse de la production du Nigeria et du Venezuela pourrait provoquer un afflux d'or noir sur le marché, alors que la demande risque de baisser en raison de l'éventuel ralentissement économique américain et de l'absence de vraie reprise en Europe et au Japon. En conséquence, le baril de Brent de la mer du Nord pour la livraison rapprochée de septembre a ouvert lundi matin à 26,01 dollars, soit une baisse de 1,61% par rapport à la clôture de vendredi. Il est descendu à 25,75 dollars dans la journée, puis après une légère remonté, le cours s'est de nouveau effondré et il fallait 25,60 dollars à 18h pour un baril de pétrole Brent livrable en septembre. Le démenti nigerian n'aura donc pas vraiment convaincu...
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