La Fed opte pour le statu quo sur les taux

Par latribune.fr  |   |  557  mots
La Réserve fédérale américaine a décidé mardi de maintenir inchangés les taux d'intérêt, comme s'y attendait la grande majorité des observateurs. Le taux directeur demeure donc fixé à 1,75%, c'est à dire à son plus bas niveau depuis 40 ans. La Fed continue à s'inquiéter des risques qui pèsent sur l'activité économique, comme en témoigne le nouveau recul de l'indice de confiance des consommateurs pour le mois de septembre.La réunion de la Réserve fédérale s'est donc terminée comme attendu, par un statu quo. La Fed a également maintenu son biais baissier, signifiant que selon elle les risques pesant sur la croissance demeurent plus importants que ceux portant sur les prix. Dans ses commentaires, elle réaffirme certes croire aux perspectives de reprise de l'économie. Cependant, précise-t-elle, des "incertitudes considérables" pèsent sur le moment et l'ampleur de cette reprise, "en partie du fait de l'émergence de risques géopolitiques accrus". Et il s'est trouvé deux membres du comité de la Fed pour voter en faveur d'une réduction des taux d'intérêt.De fait, le contexte actuel se caractérise par un attentisme des entreprises en matière d'investissements - immobilisme nourri par les craintes d'un conflit en Irak et par la chute des marchés boursiers - et par une dégradation du marché de l'emploi, qui pèse sur le moral des consommateurs.Ce dernier élément a été mis en évidence mardi avec la publication de l'indice de confiance des consommateurs établi par le Conference Board. Pour septembre, cet indicateur s'est inscrit en recul, et cela pour le quatrième mois consécutif. Il est tombé à 93,3 contre 94,5 le mois précédent (chiffre révisé en hausse d'un point par rapport à la première estimation). L'indice atteint ainsi son plus bas niveau depuis novembre 2001. Les analystes tablaient généralement sur un indice à 92,2 représentant une baisse de 1,3 point de l'indice de confiance en septembre sur une base non révisée en août. Bien sûr, tout en étant mauvais, l'indice aurait pu aussi être pire. C'est ainsi qu'il faut comprendre la réaction des marchés d'actions qui, après cette publication, se sont redressés par rapport à leurs baisses initiales. Les raisons de ce relatif regain de forme des places boursières sont à chercher dans les commentaires de Lynn Franco, directrice du centre de recherche sur les consommateurs du Conference Board. Si elle estime qu'effectivement "la situation toujours fragile de l'emploi continue de ronger la confiance", elle souligne néanmoins que "alors que les consommateurs ne sont pas aussi positifs que le mois dernier sur la situation présente de l'économie, ils sont plus optimistes qu'ils ne l'étaient quant aux perspective à venir". "Historiquement, cette tendance prévaut dans les périodes de reprise", a-t-elle précisé. Reste que rien, à l'heure actuelle, ne permet de dissiper les craintes quant à la santé de l'économie américaine. Reprise molle ou "double plongeon", les paris sont ouverts.Même si elle était attendue, la décision de statu quo de la Fed a en tout cas suscité une réaction négative des marchés. Un quart d'heure après l'annonce, le Dow Jones chutait de près de 2%, tandis que le Nasdaq reculait de 0,40%.