Une des entreprises citées comme un possible "nouvel Enron", le conglomérat américain Tyco, vient de perdre son président Dennis Kozlowski, qui a annoncé lundi matin sa démission. Une décision qui fait suite à la publication d'un article dans l'édition de ce matin du New York Times révélant que l'Etat de New York avait ouvert une enquête contre lui pour fraude fiscale. L'ancien président de Tyco aurait utilisé de l'argent placé dans des trusts familiaux sans payer les taxes dues à l'Etat de New York.Dennis Kozlowski était maître d'oeuvre de la réussite de Tyco. Agé de 55 ans, il avait été un des artisans de la transformation de l'entreprise en un conglomérat immense réalisant 36 milliards de dollars de chiffre d'affaires et employant 240.000 personnes. Mais cette ascension, qui s'était faite par des centaines d'acquisitions en dix ans, avait suscité des interrogations après l'affaire Enron. De nombreux doutes s'étaient alors élevés sur la régularité des comptes du groupe. En janvier, la direction avait annoncé la scission du conglomérat en divisions indépendantes, provoquant une baisse de 70% en un mois de la valeur du titre à New York.Le 25 avril dernier, Dennis Kozlowski a renoncé à ce projet de scission, préférant avancer un plan drastique de réduction d'emplois. Son départ devrait cependant remettre le dépècement de Tyco à l'ordre du jour. Le président intérimaire du groupe, John Fort, ancien président de 1982 à 1992, a annoncé dès ce matin l'introduction en Bourse de la filiale financière du groupe CIT. Tyco peut en espérer 6,5 milliards de dollars, alors que l'an passé, CIT avait été achetée 9,2 milliards de dollars. Ce nouvel épisode devrait encore plus toucher Tyco qui, après une série d'erreurs stratégiques, est désormais dans une position des plus critiques. A New York, le titre reculait fortement de 22,54%, à 17 dollars, à 18h30.

latribune.fr

20 Oct 2008, 5:46

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