Les banquiers centraux prudemment optimistes

Le pire est derrière nous mais la reprise sera fragile: voici résumée en quelques mots l'opinion des banquiers centraux du G10 réunis aujourd'hui à Bâle. Détaillant au cours de leur réunion bimestrielle les perspectives de l'économie mondiale, les dirigeants des principales banques centrales ont fait preuve d'une confiance modérée.Tournant d'abord leurs regards vers les Etats-Unis, les membres du G10 ont repris à leur compte le diagnostic d'Alan Greenspan selon lequel l'économie américaine était actuellement engagée dans la reprise. Eddie George, gouverneur de la Banque d'Angleterre et porte-parole du G10, a ainsi indiqué "que les données macro-économiques qui offraient un tableau mitigé en janvier sont dorénavant plus positives". Il a également relevé une amélioration de facteurs influençant la vigueur de la croissance, tels que des marchés boursiers en hausse - le Dow Jones a gagné 5,5% depuis le début de l'année - et une augmentation des dépenses d'investissement. Sur ce dernier point, Marc Touati, économiste de Natexis Banques Populaires, notait dans la dernière livraison de sa lettre hebdomadaire "Economie et marchés" que les indicateurs avancés de l'investissement que sont les commandes de biens durables se sont fortement redressés depuis quatre mois, en l'occurrence de 9,2 %. Pas question néanmoins pour les banquiers centraux de s'emballer. Eddie George souligne que personne ne peut avoir une idée précise de l'ampleur du redémarrage de l'économie américaine, entrée en récession en mars dernier. Dans ce contexte, le porte-parole du G10 s'est employé à rassurer ceux des investisseurs qui craindraient une remontée rapide des taux d'intérêt. Pour Marc Touati, "la croissance annuelle du PIB américain devrait avoisiner les 2 % cette année, permettant à la Réserve fédérale américaine (Fed) de remonter progressivement son taux objectif des federal funds jusqu'à 3,25 % d'ici la fin 2002". Le loyer de l'argent aux Etats-Unis est actuellement fixé à 1,75%.Concernant l'Europe, les membres du G10 ont estimé que l'économie de la zone euro a touché le fond à la fin de l'année dernière. Ce sentiment devrait être confirmé demain avec la publication des chiffres du PIB des Douze. Au vu des statistiques nationales qui ont déjà été publiées notamment en Allemagne et en France, les économistes s'attendent à un PIB en contraction de 0,1% au quatrième trimestre. Selon les banquiers centraux, une reprise lente est en cours. A cet égard, les chiffres de la production industrielle en France pour le mois de janvier sont très attendus dans la mesure où ils pourraient être porteurs des prémices d'un redressement. latribune.f
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