Nouvelles tensions sur le pétrole après le retour d'Hugo Chavez

Après l'incroyable scénario de ce week-end au Venezuela, la baisse de vendredi dernier pourrait bien être rapidement annulée. Vendredi, après l'annonce de la destitution du président Chavez et l'arrivée au pouvoir du patron des patrons Pedro Carmona, les marchés avaient anticipé une augmentation de la production vénézuélienne de brut. Hugo Chavez était en effet le seul garant de l'attachement de son pays à la politique de restrictions de l'Opep. Mais, le retour surprise de ce dernier au pouvoir dans la nuit de samedi à dimanche a modifié la donne.A court terme au moins, la production vénézuélienne devrait donc rester à son niveau actuel, c'est-à-dire aux alentours de 1,5 million de barils par jour. Et les marchés rectifient le tir aujourd'hui : le prix du baril de Brent pour la livraison de juin a ouvert ce matin en hausse de 2,76% à 23,80 dollars. Vendredi, il avait ouvert aux alentours de 24,50 dollars.Le marché devrait rester fébrile tant que l'évolution de la situation politique vénézuélienne demeurera incertaine. Ce matin, des émeutes étaient toujours signalées dans les faubourgs de Caracas. On ignore également quelle sera la réaction des opposants au président Chavez. En début de matinée (heure locale), on apprenait que le travail avait repris "normalement" au sein de la compagnie pétrolière vénézuélienne PDVSA, dont la grève la semaine dernière avait été à l'origine du putsch. Néanmoins, un des cadres anti-Chavez de PDVSA indiquait que des "assemblées de salariés" allaient se réunir dans la journée pour voir comment "organiser les changements de l'entreprise avec le gouvernement". De plus, selon des sources contactées par Reuters, une partie du personnel administratif de PDVSA serait toujours absente. Le calme n'est donc pas encore entièrement revenu et cette incertitude rend les marchés extrêmement sensibles à toute nouvelle en provenance de Caracas.Mais les marchés pétroliers risquent également d'être chahutés en raison des événements au Proche-Orient. La mission de Colin Powell ne semble pas donner de résultats tangibles pour le moment. Les actions israéliennes se poursuivent dans les territoires, tandis que la tension grandit à la frontière israélo-libanaise. Colin Powell a d'ailleurs mis en garde lundi matin : la situation actuellle dans cette zone pourrait dégénérer en un conflit régional.Ce matin également, le président iranien Mohammad Khatami, pourtant considéré comme modéré, a repris à son compte l'idée de l'embargo pétrolier d'un mois contre Israël et ses alliés. Une proposition évoquée pour la première fois il y a dix jours par l'adversaire politique de M. Khatami, l'ayatollah Ali Khamenei. Et que l'Irak avait mise en oeuvre lundi dernier.Même si l'Iran a déclaré mercredi dernier ne pas souhaiter se joindre à l'embargo irakien, cette nouvelle déclaration, peut, dans le climat actuel, rendre les marchés encore plus nerveux. A la clôture, le prix du baril pour la livraison de juin à Londres atteignait 23,88 dollars.
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