Le Japon au plus bas en 2001

L'année 2001 aura été une des pires qu'ait connue l'économie japonaise. Pour la première fois depuis 1993, le PIB japonais a subi trois trimestres consécutifs de baisse. Au dernier trimestre de l'an passé, le PIB réel de l'empire du soleil levant (c'est-à-dire le PIB corrigé des variations saisonnières et de la déflation) a reculé de 1,2%. Au trimestre précédent, la chute était de 0,5% alors qu'au deuxième trimestre 2001, le PIB avait déjà perdu 1,2%. Sur l'année 2001, le PIB réel japonais a reculé de 0,5%. En 2000, le Japon avait connu une croissance de 2,4%.Sans tenir compte de la déflation, la récession de la deuxième économie du monde est encore plus impressionnante, puisque la baisse du PIB nominal est de 1,9%, la plus forte depuis 1981, première année où des données comparables ont été délivrées. Cette "annus horribilis" japonaise s'explique notamment par un recul des investissements. Au dernier trimestre 2001, ce recul a atteint 12%, un record depuis vingt ans. Au trimestre précédent, les investissements avaient progressé de 1,6% dans l'archipel. Face à cette atonie de l'investissement, la reprise de la consommation de 1,9% au quatrième trimestre 2001 (contre une chute de 1,7% au troisième trimestre) peine à apparaître comme une bonne nouvelle.L'économie japonaise a-t-elle enfin mangé son pain noir ? C'est la question que tous les observateurs se posent. Certains économistes, touchés par la vague d'optimisme qui déferle actuellement aux Etats-Unis et en Europe, croient fermement à un redressement de l'économie nippone en 2001. Cette reprise serait notamment menée par la consommation des ménages, dont la hausse en janvier (+0,8% sur un mois) est une bonne nouvelle. Par ailleurs, Jesper Koll, de Merril Lynch Tokyo, affirme que "l'économie industrielle a atteint son plus bas en novembre et devrait entamer un redressement". Pour appuyer ses affirmations, il rappelle que les stocks ont atteint en janvier leur plus bas niveau depuis décembre 1990. L'activité industrielle devrait donc reprendre. Enfin, le pays semble timidement sortir de la déflation puisque les prix de gros intérieurs ont progressé de 0,1% en février 2002. Sur un an, la baisse est toutefois encore de 1,3%.Les marchés financiers japonais semblent de plus en plus convaincus par ce scénario de reprise de l'économie japonaise. Malgré les mauvaises nouvelles de ce matin, le Nikkei 225 a terminé vendredi à 11.885,70 points, en hausse de 2,03% par rapport à la veille. Depuis le début de l'année, la hausse est de plus de 13%.Pourtant, la reprise japonaise devra sans doute être accompagnée d'une volonté politique de réforme, notamment dans le secteur bancaire, grevé par des créances douteuses. On apprenait ainsi vendredi la première faillite d'une banque japonaise pour 2002, celle de la Chubu Bank, établissement de taille moyenne du centre du pays.latribune.f
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