DaimlerChrysler revoit ses objectifs à la hausse

Jürgen Schrempp serait-il en train de gagner, finalement, son pari ? Le patron très contesté de DaimlerChrysler, hué lors de la dernière assemblée générale des actionnaires, a pu présenter aujourd'hui de très bons résultats trimestriels pour le cinquième constructeur automobile mondial.Au deuxième trimestre, le groupe de Stuttgart a vu son bénéfice net progresser sur un an de 52% à 1,1 milliard d'euros ou 1,10 euro par action. Malgré une baisse de 5% du chiffre d'affaires au deuxième trimestre à 39,3 milliards d'euros, le bénéfice opérationnel du groupe, hors charges exceptionnelles, est passé de 700 millions d'euros au deuxième trimestre 2001 à 1,9 milliard d'euros au cours du même trimestre de 2002, soit une hausse de 171%. En prenant en compte le coût de la restructuration de Chrysler, le bénéfice opérationnel du trimestre est de 1,7 milliard d'euros, en hausse de 80% sur un an. Malgré le contexte macro-économique difficile, Jürgen Schrempp peut donc se réjouir : son groupe est plus que rentable.L'amélioration de la rentabilité de DaimlerChrysler tient d'abord à celle de Chrysler. La marque américaine, longtemps considérée comme le mouton noir du groupe et que certains actionnaires allemands espéraient vendre, recommence à être largement profitable alors que l'on se situe à mi-chemin de son plan de redressement initié par Jürgen Schrempp. Au cours du second trimestre, Chrysler a augmenté ses ventes de détail de 1% grâce à la bonne tenue du marché américain et au succès de sa PT Cruiser (dont les ventes progressent de 23% sur un an au cours du trimestre). La poursuite de la politique de réduction des coûts a permis à la firme de Detroit de réaliser un profit opérationnel sur le deuxième trimestre de 788 millions d'euros. Au cours du même trimestre en 2001, Chrysler devait accuser des pertes de 148 millions d'euros. Parallèlement, le groupe de Stuttgart peut toujours se réjouir de la bonne santé de sa marques allemande Mercedes. Elle a augmenté ses ventes de 9% en Europe occidentale sur le deuxième trimestre, compensant l'érosion des ventes américaines (-1%) et allemandes (-5%). Avec Smart, Mercedes peut ainsi afficher un bénéfice opérationnel de 845 millions d'euros, en hausse de 2% sur le deuxième trimestre.Pour le reste de l'année, le groupe continue à s'attendre à "des progrès importants" dans le cadre de la restructuration de Chrysler. La marque américaine devrait donc voir encore sa rentabilité s'accroître, alors que Mercedes pourrait atteindre un niveau de ventes comparable en 2002 à celui de 2001. Le groupe s'attend ainsi à un chiffre d'affaires global de 150 milliards d'euros pour l'année 2002. En termes de résultats, DaimlerChrysler se veut prudent, notamment du fait "d'éléments politco-économiques" qu'il ne maîtrise pas. De plus, il prévient que le troisième trimestre est généralement faible dans l'industrie automobile. Mais derrière cette prudence affichée, le groupe de Stuttgart n'hésite pas à relever ses prévisions pour le reste de 2002. Il n'affiche donc plus l'objectif de doubler son profit opérationnel sur l'année par rapport à 2001, il indique désormais qu'il veut qu'il soit "plus de trois fois supérieur" en 2002 à celui de l'année passée. Une audace qui semble convaincre les investisseurs, puisque, en fin d'après-midi, le titre était en hausse de 2,55% à Francfort, à 47,12 euros.
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