Timides signes de reprise en Allemagne

L'économie allemande remonte la pente, mais encore très prudemment: telle est la conclusion que l'on peut tirer de la série de statistiques publiées outre-Rhin mardi. D'abord, l'indice des attentes des chefs d'entreprises réalisé par le Centre de recherche économique ZEW est venu conforter les espérances nées de l'indice Ifo, la semaine dernière. En s'établissant en juin à 69,6, il progresse de 3,3 points et se situe un peu au-dessous de son niveau d'avril (70,6). Si le ZEW considère qu'il s'agit d'une "stabilisation" des attentes, on peut remarquer qu'elle se situe à un niveau élevé et au-dessus des attentes des économistes puisque le consensus Reuters tablait sur un indice à 67,1. Les dirigeants allemands reprennent donc espoir dans un climat économique qui reste morose. Un peu plus tôt dans la journée, les chiffres de la production industrielle outre-Rhin avaient montré des signes de reprise timide. En avril, la production industrielle a en effet progressé de 0,2% sur un mois. La hausse est encore plus soutenue dans le secteur manufacturier (+0,3%). Sur un an, la production industrielle reste en baisse de 2,8%.Cette reprise industrielle reste cependant très dépendante de l'extérieur puisque la production destinée à l'exportation grimpe de 2,1%. En conséquence, ce sont surtout les biens d'équipement qui profitent de la hausse de la production en avril (+2,4%). En revanche, les secteurs de l'industrie allemande dépendant de la demande intérieure restent en panne. La production de biens de consommation est ainsi en baisse de 1,6%. Surtout, le secteur de la construction reste sinistré outre-Rhin puisque sa production a baissé de 3% en avril. Comme le résume Andreas Speer, économiste à la Bayerische Landesbank Girozentrale, interrogé par Bloomberg, "la demande intérieure est encore une catastrophe". C'est d 'ailleurs ce qu'est venu confirmer les chiffres des immatriculations de voitures neuves pour mai. Avec une baisse de 14% sur un an, le marché allemand reste faible. D'autant que cette baisse des ventes de voitures neuves s'est accompagnée d'une chute de 16% sur un an de la production. Pour le patron de Volkswagen Bernd Piechstsrieder, la sinistrose sur le marché automobile allemand devrait se poursuivre. "Il n'y a aucun signe de reprise", a-t-il indiqué en début d'après-midi.L'amélioration conjoncturelle est donc surtout sensible pour les entreprises qui exportent. Ainsi le directeur général de Porsche, Wendelin Wiedeking, a-t-il récemment déclaré que ses "carnets de commandes étaient les plus importants de l'histoire" de l'entreprise. En revanche, les entreprises qui basent leur activité sur la demande intérieure restent dans une situation difficile.
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