Le FMI et la BCE peu optimistes pour l'Europe

La reprise est bien présente, mais les risques qui pèsent sur elle sont loin d'être négligeables: tels sont les enseignements que l'on peut tirer des éléments conjoncturels délivrés mercredi par le FMI et la BCE.Ainsi, selon une indiscrétion du ministre allemand des Finances Hans Eichel, le FMI a revu à la hausse ses prévisions de croissance mondiale pour 2002 et 2003. Cette année, le monde devrait connaître une croissance de 2,9% (contre 2,8% estimés précédemment). En 2003, elle devrait atteindre 4,1% (contre 4% estimés auparavant). Le relèvement de ces prévisions s'explique avant tout par la révision à la hausse des perspectives américaines. En 2002, le FMI ne prévoit plus une croissance de 2,3% du PIB américain, mais de 2,7%. En 2003, la croissance américaine a également été revue à la hausse d'un dixième de point, à 3,5%. Le FMI s'était néanmoins inquiété hier de la faiblesse chronique du marché des actions qui pourrait, selon lui, remettre en cause la vigueur de la croissance tant au Etats-Unis que dans la zone euro et au Japon. D'ailleurs, le Fonds est peu optimiste pour la croissance européenne, malgré les signes d'accélération observés ces derniers jours. Le FMI a ainsi revu à la baisse sa prévision de croissance 2002 pour cette région de 1,4% à 1,3%. Pour 2003, la prévision d'une croissance de 2,9% reste inchangée. Cette vision d'une économie européenne peinant à retrouver un second souffle économique est partagée par la BCE qui présentait ce matin son rapport mensuel de juin. Le membre finlandais du directoire de la BCE Matti Vanhala a ainsi mis en garde : "la croissance européenne pourrait ne pas être aussi rapide que ce que les marchés attendent". Selon lui, pour passer de "la stagnation à la stabilisation", il faut que l'investissement reparte, ce que "nous attendons encore", a-t-il indiqué. L'introduction du rapport de la BCE note ainsi que l'amélioration actuelle de la conjoncture est surtout due "à l'apport du commerce extérieur" qui compense la "faiblesse de la demande intérieure". Malgré une amélioration attendue, la BCE note un "grand nombre d'incertitudes" sur la conjoncture et prévoit une croissance annuelle 2002 pour la zone euro comprise dans une fourchette de 0,9% à 1,5%.Une faiblesse de l'activité qui semble d'ailleurs être le seul frein à la remontée des taux par la BCE. L'institut de Francfort a en effet relevé ses prévisions d'inflation pour 2002. Le taux d'inflation dans la zone euro devrait ainsi être compris entre 2,1% et 2,5%. La BCE s'appuie notamment pour ces projections sur l'importance de la masse monétaire en circulation. Par ailleurs, sa précédente estimation datait de décembre et ne prenait pas en compte la remontée du prix du pétrole. La réévaluation à la hausse de l'inflation est donc normale et attendue. Le 6 juin, lors du dernier conseil de politique monétaire de la BCE, Wim Duisenberg avait confirmé que, malgré l'accès de faiblesse des prix en mai dû principalement à un effet de base, la tendance de l'inflation européenne était à la hausse. Selon Martin Hochstein, gérant à SEB, interrogé par Bloomberg, "la BCE apparaît comme prête à agir dès que cela sera nécessaire". Reste à savoir quand la BCE remontera ses taux. Sera-ce le 4 juillet ou le 12 septembre ? Vu la poussée actuelle de l'euro et le bon effet de base, certains économistes misent sur la seconde date.
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