L'Allemagne peine toujours à retrouver la croissance

Alors que la France peut compter (mais, pour combien de temps encore ?) Sur une consommation soutenue, les perspectives économiques de son principal partenaire, l'Allemagne, semblent toujours au plus bas. Le très influent indice du climat des affaires de l'institut munichois Ifo accuse ainsi un net recul en juillet de 1,4 point à 89,9. Ce niveau est le plus bas depuis février dernier et est largement inférieur aux attentes des économistes qui tablaient en moyenne sur un indice à 91.Ce recul s'explique d'abord par des perspectives de plus en plus ternes pour l'économie allemande. Le sous-indice des attentes recule ainsi de 104,9 en juin à 102,5 en juillet. Comme l'explique Savry Guilhem, économiste chez CDC-Ixis, "la baisse des marchés d'actions et l'appréciation de l'euro" rendent les dirigeants allemands pessimistes. Le seul moteur de l'activité outre-Rhin est en effet pour le moment les exportations. Or, la hausse de l'euro et l'éventuel ralentissement de l'activité américaine font peser de lourds dangers pour les ventes allemandes à l'étranger. Dans ce contexte, on ne peut pas espérer une reprise rapide de l'investissement, donc de l'emploi et par conséquent de la consommation.Mais, on notera que la déprime touche également la situation actuelle. Le sous-indice Ifo mesurant le climat actuel des affaires baisse ainsi de 0,4 point en juillet à 77,3. La croissance que le gouvernement avait promise pour la fin du deuxième trimestre ne vient en effet toujours pas et certains secteurs comme la construction restent dans une situation des plus critiques. La faillite de Babcock Borsig, une des plus importantes sociétés de bâtiment allemande, qui est intervenue deux mois après le dépôt de bilan du géant Philipp Holzmann, a sans doute contribué au maintien d'un climat lourd de menace pour les entrepreneurs d'outre-Rhin. Ce mauvais indice Ifo, après un indice ZEW en baisse, montre que l'Allemagne reste plus en état de stagnation que véritablement en croissance. Et rien ne semble devoir modifier cette situation. Hier, l'indice Gfx mesurant la propension des ménages à consommer a atteint son plus bas niveau depuis 1980. L'autosatisfaction du ministre des Finances Hans Eichel n'y changera d'ailleurs rien. Interrogé ce matin par la ZDF, il s'est montré confiant dans la croissance allemande, assurant que cette dernière serait supérieure au deuxième trimestre à celle du premier trimestre (0,2%). Il s'est même livré à la petite musique rassurante devenue un tube de l'été chez les politiques européens : la baisse des marchés américains a peu d'influence sur l'économie européenne. Oubliant la dépendance de l'Allemagne vis-à-vis des exportation, il a de surcroît déclaré "qu'évidemment, l'économie européenne est plus solide que celle des Etats-Unis. C'est sans doute oublier que son pays a réalisé 1,3 point de moins de croissance que les Etats-Unis au premier trimestre. Un détail que les entrepreneurs et les consommateurs allemands n'auront certainement pas manqué de relever.
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