L'inflation européenne sous les 2% en juin

L'inflation dans la zone euro s'est finalement élevée à 1,8% en juin en rythme annuel. Un chiffre supérieur d'un dixième de point à la première estimation délivrée par Eurostat en début de mois. Le chiffre n'en est pas moins très satisfaisant, puisqu'il fait disparaître la crainte d'une intervention imminente de la BCE sur les taux. En juin, la zone euro aura donc connu une véritable accalmie sur le plan des prix. Six pays ont vu leur prix baisser par rapport au mois de mai 2002. Les prix sont restés stables dans deux pays et ont progressé dans quatre autres. Sur un mois, les prix dans la zone euro sont restés stables. Ce bon comportement des prix s'explique d'abord par une forte baisse des produits alimentaires (-0,4% sur un mois) et énergétiques (-1% sur un mois). Néanmoins, l'ajustement du prix du pétrole n'explique pas tout puisque le taux d'inflation sous-jacente (hors énergie et alimentation) est en hausse très modérée sur un mois (+0,1%), même s'il reste à un niveau élevé sur un an (+2,5%). L'inflation européenne connaît donc bien une réelle décrue, d'abord due à l'effet de base puisque le mois de juin 2001 avait été marqué par une forte inflation annuelle dans la zone (+3%). Mais, évidemment, l'effet euro a également joué un rôle non négligeable. La baisse du dollar a entraîné celle des importations et la modération générale des prix. Le secteur du textile, très dépendant des importations, a ainsi vu ses prix reculer en juin de 0,3% par rapport à mai 2002. De même, les pays dont l'économie est très ouverte ont vu leurs prix chuter de façon importante (par exemple, aux Pays-Bas ou en Belgique où les prix baissent de 0,3% sur un mois).Comme l'a donc confirmé en début de mois Wim Duisenberg, la remontée de l'euro met la zone à l'abri pour le moment de tout excès inflationniste. Mais la BCE reste sur ses gardes, et ne cesse de prévenir : l'inflation remontera au-delà des 2% à l'automne et la limite fixée par le traité de Maastricht est loin d'être assurée pour la fin de l'année.Peu d'économistes croient pourtant désormais à une remontée des taux de la BCE à la rentrée, compte tenu de la faiblesse actuelle de l'économie du Vieux continent. D'autant qu'Alan Greenspan a clairement indiqué hier que la Fed ne relèverait pas ses propres taux dans un avenir proche (lire ci-contre). Et le chiffre de la production industrielle européenne en mai est d'ailleurs venu confirmer ce sentiment.Avec une hausse très faible de 0,1% sur un mois, l'activité industrielle de la zone euro reste très timide. L'industrie européenne semble plus dans une phase de stabilité que de croissance. Les chiffres de mai sont même assez mauvais.En effet, tous les secteurs industriels ont connu en mai un ralentissement de leur production à l'exception des biens de consommation (+0,6%). Mais la faiblesse de l'investissement sur le Vieux continent reste un problème crucial. En mai, la production de biens d'équipement a reculé sur un mois de 1,1%. A ce problème chronique de l'Europe s'est ajouté le recul de la production de biens de consommation durables, signe d'un essoufflement de la consommation (-1,1%). Et de fait, les deux principales économies de la zone euro ont dû subir un recul sensible de leur production industrielle (-0,9% pour l'Allemagne et -0,3% pour la France). Tant que durera cette atonie de la conjoncture en Europe, l'inflation restera un problème mineur pour l'économie et la BCE serait bien mal avisée de redresser ses taux.
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