Le rétablissement de l'économie allemande n'est pas pour demain. C'est en tous cas la conviction des patrons allemands. Pour le cinquième mois consécutif, l'indice Ifo, qui mesure le climat des affaires en Allemagne, s'inscrit en repli. Il s'établit pour le mois d'octobre à 87,7 contre 88,2 en septembre. Ce déclin est exclusivement le fruit de la dégradation des perspectives d'activité des patrons outre-Rhin. En effet, le sous indice portant sur les attentes des chefs d'entreprise pour les six mois à venir baisse de 1,4 point à 97,9. A l'inverse, la composante mesurant l'évaluation de la situation présente poursuit sa très lente remontée, à 77,9, contre 77,5 un mois plus tôt. Selon Guilhem Savry, économiste chez CDC-Ixis, cette amélioration reflète l'impact positif sur l'activité des travaux liés aux conséquences des inondations de cet été.Le pessimisme persistant des patrons allemands se nourrit de plusieurs facteurs. Certains externes, comme le risque d'un nouveau ralentissement aux Etats-Unis ou l'éventualité d'un conflit avec l'Irak, d'autres internes : la demande des ménages allemands est faible et l'investissement des entreprises est au point mort. Par ailleurs, la volonté du gouvernement allemand d'alourdir la fiscalité appliquée aux entreprises ne contribue en rien à restaurer le moral des patrons. Pas plus que la volonté affichée de réduire le déficit public en 2003, en le ramenant à 1,9% du PIB contre une prévision de 3,2% cette année. Les économies annoncées devraient, au moins à court terme, peser à la fois sur le pouvoir d'achat des allemands et sur le marché du travail.La semaine dernière, les six principaux instituts de conjoncture en Allemagne, avaient bien analysé cette faiblesse récurrente de la première économie de la zone euro. Ils avaient en conséquence revu à la baisse leur prévision de croissance pour cette année à seulement 0,4%, contre une précédente estimation de 0,9% faite au printemps. Guilhem Savry se veut encore plus inquiet puisqu'il ne table pour 2002 que sur une croissance de 0,3% et de 1% pour l'année prochaine.

latribune.fr

20 Oct 2008, 5:33

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