La BCE croit à un recul des pressions inflationnistes

Comme Wim Duisenberg l'a laissé entendre jeudi dernier, la décision de laisser inchangés les taux d'intérêt n'a pas été prise facilement pas les membres de la Banque centrale européenne. Dans l'éditorial de son rapport mensuel, la BCE indique que le Conseil des gouverneurs a discuté de manière très intensive de l'opportunité d'un assouplissement monétaire dans le contexte actuel de ralentissement économique, "pesant les arguments favorables ou opposés à une baisse des taux". "Le point du statu quo a prévalu" souligne la BCE tout en ajoutant que "le risque d'un affaiblissement de la croissance dans la zone euro sera surveillé de très près", afin d'apprécier notamment son impact sur l'évolution des prix à moyen terme. Pour l'instant, la BCE estime que l'inflation devrait repasser sous la barre des 2% au cours de l'année prochaine.La BCE indique d'ailleurs que de son point de vue "la faiblesse de l'activité économique et l'appréciation du taux de change de l'euro donnent à penser que les pressions inflationnistes sur le moyen terme devraient décliner". La monnaie européenne, actuellement à parité avec le dollar, s'est appréciée de 13% depuis le début de l'année par rapport au billet vert. Cette phrase de la BCE alimente bien sûr les spéculations sur une détente monétaire rapide dans la zone euro, alors que la BCE maintient le statu quo depuis un an. Pour Laure Maillard, économiste chez CDC-Ixis, les gardiens de l'euro pourraient opter le 5 décembre pour une baisse de 50 points de base, ramenant leur principal taux directeur à 2,75%. Toutefois, la BCE met en garde contre des conclusions trop hâtives. "Dans le même temps, certains éléments, principalement liés à l'évolution monétaire et aux salaires, plaident en faveur de la prudence", écrit-elle dans son rapport, ajoutant qu'il est "nécessaire d'examiner précisément l'impact ultime de tous ces facteurs sur l'inflation dans le contexte de la stratégie de politique monétaire de la BCE". La semaine dernière, la Réserve fédérale américaine a réduit le loyer de l'argent d'un demi point afin de permettre à la première économie mondiale de "traverser la phase de croissance molle" qui est la sienne actuellement. Pour ce qui est de l'activité dans la zone euro, la BCE fait le pari d'un retour de la croissance au niveau de son potentiel (environ 2,5%) dans le courant de l'année 2003. Mais, s'empressent d'ajouter les experts de Francfort, pour que ce scénario se réalise certaines conditions devront être remplies : rebond de la croissance de la consommation privée, reprise de l'économie au niveau mondial et des exportations, deux facteurs essentiels pour relancer l'investissement.Les économistes interrogés dans le cadre de l'enquête trimestrielle de la Banque centrale européenne ont pour leur part nettement revu en baisse leurs prévisions de croissance pour la zone euro en 2002 et 2003. Ils tablent cette année sur seulement 0,8%, contre 1,2% précédemment, et l'an prochain sur 1,8% contre 2,5% auparavant. Ces pronostics sont exactement en ligne avec les prévisions d'automne de la Commission européenne annoncées hier. Les économistes du panel de la BCE s'attendent à un retour à un taux annualisé de croissance de 1,7% dans la zone euro au deuxième trimestre 2003. Pour 2004, ils misent sur une croissance moyenne annuelle du produit intérieur brut de 2,5%.
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