Recul de la consommation aux Etats-Unis en mai

Assiste-t-on à une simple pause dans la consommation américaine ou à une baisse durable ? Pour la première fois depuis novembre, les dépenses des ménages outre-Atlantique ont reculé en mai de 0,1% sur un mois à 7.300 milliards de dollars. Cette baisse fait suite à la forte poussée, encore révisée à la hausse, d'avril (+0,6%). Le consensus réalisé par Bloomberg prévoyait une stabilité en mai des dépenses des ménages.La baisse des dépenses est sensible dans le domaine des biens durables (-2,4% en mai après une hausse de 0,5% en avril). Les ventes de voitures ont été particulièrement faibles puisqu'avec 15,7 millions de véhicules, il s'agit du plus faible niveau depuis mai 1998. Cette baisse est en partie compensée par la remontée des dépenses de services (+0,6%), notamment dans le secteur de la santé et, fait nouveau depuis le 11 septembre, dans le tourisme.La question est désormais de savoir si ce recul sera durable. Plusieurs éléments plaident pour une simple pause. D'abord, les dépenses des ménages avaient atteint jusqu'ici un niveau très élevé. Après les attaques terroristes, la consommation avait continué à soutenir seule l'économie américaine. Un ajustement est donc normal et, n'est donc pas, dans la durée, inquiétant. En mai, la consommation, hors alimentation et énergie, est en effet toujours supérieure de 1,6% à son niveau d'il y a un an. Par ailleurs, l'augmentation du revenu de 0,3% en mai (conforme aux attentes du consensus) n'annonce pas, comme certains l'indiquaient, que les finances des ménages se dégradent. Le revenu personnel disponible est en effet de 4,7% supérieur à celui de mai 2002. A priori, les consommateurs américains disposent toujours des moyens de consommer. Enfin, les ventes des grands magasins, comme Wal-Mart, auraient progressé notablement en juin, notamment pour les produits de loisirs et l'alimentation. La mauvaise humeur persistante des consommateurs risque de faire durer cet accès de faiblesse de la consommation. Néanmoins, l'indice de confiance des consommateurs de l'Université du Michigan (UoM), publié dans sa version finale un peu plus tard dans l'après-midi, a montré que cette baisse de la confiance était peut-être moins prononcée que prévu. Annoncé initialement à 90,8 pour juin, l'indice a été révisé à la hausse à 92,4. La baisse sur un mois n'est donc que de 4,5 points contre les 6,1 points attendus. L'indice de l'UoM étant très sensible à la chute des marchés financiers, cette révision à la hausse est donc plutôt une bonne nouvelle qui montre qu'une fois la tourmente financière passée, la consommation pourrait relever la tête.
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