Corus s'offre le brésilien CSN

Les concentrations se poursuivent dans le secteur encore très fragmenté de la sidérurgie mondiale. Ainsi, le groupe anglo-néerlandais Corus, issue de la fusion entre British Steel et Koninglijke Hoogoven, a annoncé ce matin sa fusion avec le principal groupe sidérurgique brésilien CSN. L'opération devrait coûter 3,8 milliards de dollars à Corus, mais elle se réalisera uniquement en actions. La nouvelle société, qui conservera le nom de Corus, sera détenue à 62,4% par les actuels actionnaires du groupe anglo-hollandais. La part restant sera la propriété des actuels actionnaires de CSN, par le biais d'une nouvelle société TopCo. Les actionnaires de CSN se verront proposer de nouvelles actions Corus, issues d'une augmentation de capital, avec une prime de 54% par rapport à leur prix de lundi dernier.Cette acquisition confirme la spécialisation de Corus sur le marché des aciers plats au carbone. La production de Corus dans cette spécialité devrait ainsi progresser de 28% une fois la fusion réalisée. Le groupe anglo-néerlandais espère également réaliser des économies d'échelles importantes grâce aux mines de fer exploitées par CSN au Brésil, relançant ainsi la mode des concentrations verticales. De plus, CSN a la réputation d'être une des sociétés sidérurgiques disposant des plus faibles coûts. En tout, les économies devraient s'élever selon Corus à 250 millions de dollars par an à partir de la troisième année suivant la fusion.Le deuxième groupe sidérurgique mondial derrière Arcelor essaie donc de renforcer son efficacité financière et ses performances industrielles. Reste à savoir si les investisseurs apprécieront cette opération. Certes, le faible niveau du réal brésilien est un bon point pour les coûts de Corus, mais la situation économique du Brésil reste fragile et certains redoutent une "situation à l'Argentine", notamment dans la perspective de l'élection présidentielle à l'automne, où le candidat anti-libéral est donné vainqueur, ce qui pourrait irriter le FMI. Par ailleurs, CSN était chargé de 2,1 milliards de dollars de dettes à la fin 2001, ce qui n'est évidemment pas un bon point pour le groupe européen, lui aussi très endetté. Corus considère cependant que l'opération ne coûtera que 300 millions de dollars de charges exceptionnelles. Enfin, les marchés peuvent douter des affirmations de Corus selon lesquelles dès 2003, la fusion n'aura plus d'impact sur le bénéfice par action, compte tenu notamment de l'augmentation de capital nécessaire à l'opération. En conséquence, l'action Corus est sanctionnée à Londres : elle perd 3,45% à 70 pence à la clôture.
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