Propos tièdes d'Alan Greenspan sur l'économie américaine

Invité à se pencher sur l'état de santé de la première économie mondiale, Alan Greenspan a délivré un diagnostic assez semblable à celui fourni la semaine dernière lorsque la Réserve fédérale a baissé de 50 points de base le loyer de l'argent aux Etats-Unis. S'exprimant devant la Commission économique conjointe du Congrès, le président de la Fed a répété que l'économie américaine "subit actuellement un passage à vide". La croissance, qui a été de 3,1% au troisième trimestre, s'essouffle, pénalisée selon lui par "la lenteur de la reprise des dépenses d'investissement des entreprises, les scandales financiers, la baisse des cours boursiers et l'augmentation des risques géopolitiques".Pas question néanmoins de verser dans le catastrophisme. Tout d'abord, le patron de la Fed juge que la récente réduction des taux d'intérêt à 1,25%, leur plus bas niveau depuis quarante et un ans, va permettre à l'économie américaine de traverser cette mauvaise passe. Ensuite, indiquant que les consommateurs, derniers piliers de la croissance outre-Atlantique, ont commencé à réduire leurs dépenses, il ajoute que l'ampleur de la baisse des dépenses de consommation n'est pas aussi importante qu'on aurait pu le craindre.Certes, les ménages américains deviennent plus prudents au vu de la chute des cours des actions, des incertitudes qui planent sur le marché de l'emploi et de l'émergence du risque terroriste. Néanmoins, le président de la Fed souligne que les baisse d'impôts décidées par le gouvernement Bush ainsi que les promotions et rabais offerts dans différents secteurs industriels - notamment l'automobile - ont été un support important pour le revenu des Américains. Concernant justement le secteur automobile, Alan Greenspan appelle à la vigilance afin de déterminer si le récent tassement des ventes de véhicules doit être considéré comme une simple correction après les fortes ventes de l'été, ou s'il constitue le signal d'un réel recul de la demande.Entrés dans une période de de croissance molle, les Etats-Unis sont en revanche très loin de la déflation, estime le président de Réserve fédérale pour qui la Fed ne peut permettre à ce phénomène de s'introduire dans l'économie américaine. Afin de marquer sa détermination sur ce point, Alan Greenspan souligne qu'il "n'existe pas de limite aux liquidités que la Fed peut injecter dans l'économie pour lutter contre la déflation". Pour Alan Greenspan, l'économie américaine n'émergera de la phase difficile qu'elle traverse qu'une fois levées les incertitudes actuelles. Mais le président de la Fed ne se montre guère explicite quant aux mécanismes qui amèneront à cette reprise. S'ils ont le mérite de ne pas trop engager leur auteur, ces propos ont l'inconvénient de laisser entreprises, consommateurs et investisseurs dans l'expectative.
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