Les consommateurs américains doutent, les marchés reculent

Nouveau coup de froid sur l'économie américaine. Les consommateurs, jusqu'ici seuls piliers de la croissance outre-Atlantique, se mettent à douter. C'est en tout cas ce qui ressort de l'indice de confiance de l'Université du Michigan, qui passe de 96,9 en mai à 90,8 en juin. Une chute spectaculaire, nettement supérieure à ce qu'attendaient les économistes, puisque le consensus se situait à 96,6.Cette dégringolade s'explique en grande partie par le recul de l'indice des anticipations des consommateurs qui passe de 92,7 à 86,2. Un retour en arrière inquiétant qui montre désormais une méfiance des ménages vis-à-vis de leur avenir. Une méfiance qui pourrait entraîner une baisse de la consommation, déjà aperçue mercredi dernier avec la chute imprévue des ventes au détail. Comment expliquer ce comportement ? Sans doute par la mauvaise situation financière des ménages qui sont très endettés et qui préfèrent peut-être désormais consommer moins pour se désendetter. Les économistes, comme Evariste Lefeuvre de CIC-Ixis, citent également la chute des marchés financiers qui précarise encore plus les revenus des ménages. Mais le retour au premier plan du risque terroriste n'est sans doute pas étranger à ce recul de la confiance.Un peu plus tôt dans la journée, la production industrielle américaine avait pourtant montré en mai une bonne résistance en progressant de 0,2% sur un mois. En avril, elle avait augmenté de 0,3%. La hausse de la production manufacturière est également de 0,2%. On avait d'ailleurs pu noter un frémissement dans des secteurs liés à l'investissement comme les biens d'équipement (+0,1% en mai contre -0,5% en avril) ou les produits de haute technologie (+1,2% en mai contre +0,8% en avril).Mais la reprise industrielle n'empêchera pas le recul de l'économie si la consommation ne tient pas. L'indice de l'Université du Michigan fait donc de nouveau courir le risque d'une croissance en "W", ou "double-dip", c'est-à-dire d'un nouveau recul après la poussée du premier trimestre. En effet, l'investissement n'est pas encore reparti réellement et l'arrêt prématuré du moteur de la consommation pourrait faire de nouveau chuter l'économie américaine. Selon Evariste Lefeuvre, le recul de la consommation est inévitable dans la mesure où les baisses d'impôts sont terminées outre-Atlantique et où l'évolution du marché du travail reste incertaine. En conséquence, les marchés, qui restaient sceptiques devant les bons chiffres, se sont effondrés à l'annonce de ces mauvaises statistiques. A 16h30, le Dow Jones perdait 1,64% et le Nasdaq 2,2% avant de se reprendre et de ne plus perdre que 0,69% et 0,37% respectivement à 18h15. Les places européennes ont sévèrement marqué le coup. A Paris, le CAC 40 a reculé en clôture de 2,89%. Francfort a reculé de 3,52%, tandis que le FTSE de Londres chutait de 2,96%.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.