Le chômage allemand reste au-dessus de la barre des 4 millions

A un peu plus de 15 jours des élections en Allemagne, Gerhard Schröder doit regretter certaines formules à l'emporte-pièce prononcées lors de son accession au pouvoir. Le chancelier allemand s'était alors engagé à ramener le nombre de sans-emploi sous la barre des 3,5 millions. Imprudent, il avait déclaré: "c'est à cette aune qu'il faudra nous juger". Or, les chiffres publiés ce matin outre-Rhin sont cruels pour l'équipe au pouvoir. Même si le nombre de chômeurs en Allemagne a reculé de 28.700 en août par rapport à juillet, en données brutes, le nombre de sans-emploi demeure supérieur à 4 millions. En données corrigées des variations saisonnières, le nombre de chômeurs a crû de 2.000 en août, ce qui est un peu mieux que les prévisions des économistes puisqu'ils tablaient sur une progression de 13.000 dans leur consensus. Le taux de chômage (CVS) passe à 9,9% en août, contre 9,8% en juillet.L'opposition conservatrice devrait donc se saisir de ces statistiques pour tenter d'emporter l'adhésion de l'opinion publique le 22 septembre prochain. Le chômage et la conjoncture économique sont en effet au centre des préoccupations des électeurs, ce qui ne fait pas l'affaire de la coalition au pouvoir car le bilan de santé économique allemand n'est guère florissant. Après s'être légèrement redressée en début d'année, la croissance est de nouveau en panne. Alors que le gouvernement parie encore sur une progression du PIB de 0,7% cette année, certains économistes se montrent plus pessimistes, tablant plutôt sur hausse limitée de 0,4%. Ce qui fait dire à Edmund Stoiber, le candiat de la CDU-CSU aux élections, que "l'Allemagne est la lanterne rouge de l'Europe".Le pays souffre notamment de l'atonie de la consommation des ménages, qui représente tout de même près de 60% de son PIB. Comme l'indique une étude de CDC-Ixis, sur la période 1996-2002 l'écart de croissance de la consommation est de 0,6 point vis à vis de la zone euro et de 0,7 point vis à vis de la France. Et ce n'est pas dans les derniers chiffres du chômage que les Allemands trouveront une incitation à dépenser plus.
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