Gerhard Schröder présente son programme électoral

Les temps sont difficiles pour Gerhard Schröder. Dimanche, son parti social-démocrate (SPD) perdait les élections régionales de Saxe-Anhalt (Est du pays) en étant devancé de près de quinze points par son concurrent conservateur, la CDU, et en se plaçant derrière les néo-communistes du PDS. En conséquence, le chancelier a perdu la majorité au Bundesrat (chambre haute), ce qui ne manquera pas de l'handicaper durant une campagne serrée. Dans la foulée, la tension entre le syndicat de la métallurgie IG-Metall et le patronat est montée d'un cran après l'échec des négociations salariales vendredi. IG-Metall pourrait décider de lancer des grèves dures dès le 6 mai. Une situation délicate pour le chancelier qui doit composer entre sa base naturelle que sont les syndicats et les dangers économiques d'une augmentation massive des salaires. Enfin, pour ne rien arranger, le chef du gouvernement a dû assister à la défaite de la gauche française dimanche. Une défaite que lui prédisent la plupart des observateurs lors des élections générales du 22 septembre prochain.C'est donc dans cette atmosphère tendue que le chancelier a présenté en milieu de journée son programme de gouvernement pour les quatre années à venir. Intitulé "renouvellement et solidarité", ce programme n'est pas, pour Gerhard Schröder, celui d'une "campagne partisane". Mais il entend concilier deux impératifs : celui de la compétitivité et celui de la justice sociale.Sur le plan social justement, le SPD désire augmenter les allocations familiales à 200 euros pour un enfant par mois contre 154 euros actuellement. Des réductions d'impôts sont par ailleurs proposées pour les personnes seules élevant des enfants. Le chancelier souhaite également élargir l'accès au remboursement des soins. Dans le domaine de l'éducation, une enveloppe de 4 milliards d'euros est prévue pour créer 10.000 écoles supplémentaires ouvertes toute la journée. Sur le plan économique et fiscal, peu d'éléments concrets. La Frankfurter Allgemeine Zeitung (FAZ, plutôt conservateur) et le Sueddeutsche Zeitung (plus à gauche) parlent de propositions "vagues". Le SPD ne propose en effet aucune politique fiscale d'envergure, outre des réductions d'impôts non détaillées en 2003 et 2005 et un refus d'alourdir l'impôt "écologique". Sur le plan de l'emploi, Gerhard Schröder propose de fusionner les organismes d'aide sociale et d'allocations chômage. Sur le temps de travail, le parti social-démocrate veut favoriser les discussions entre partenaires sociaux afin de limiter les heures supplémentaires. Ce programme n'a pas séduit les observateurs outre-Rhin, y compris dans le camp du chancelier. La presse considère en fait que cette indigence du programme SPD est volontaire. Le chancelier souhaite en effet peser de tout son poids dans la campagne. Sa seule chance semble être sa personnalité puisque, alors que son parti est devancé par l'opposition dans les sondages, sa cote de popularité est nettement plus élevée que celle de son adversaire conservateur Edmund Stoiber. La FAZ a ainsi résumé la stratégie du SPD : "le programme électoral, c'est le chancelier". Par ailleurs, Gerhard Schröder préfère garder des options pour constituer sa coalition de gouvernement après le 22 septembre. Il n'est pas à exclure que la prochaine coalition soit constituée du SPD et des libéraux du FDP. Dans ce cas, le programme minimum du SPD pourrait être interprété de façon moins "socialiste".
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