La BCE ne modifie pas ses taux d'intérêt

La Banque centrale européenne (BCE) a annoncé, sans surprise, qu'elle maintenait inchangés ses taux directeurs. Le taux de refinancement de la BCE reste donc à 3,25%. Wim Duisenberg, le patron de l'institution financière européenne, a justifié cette stabilité des taux en indiquant que "l'ampleur de la reprise" de la zone euro reste "incertaine".Cette décision attentiste de la BCE est un non-événement. L'annonce mardi d'une première estimation du taux d'inflation en rythme annuel à 2,2% en avril, contre 2,5% un mois plus tôt, a en effet rapproché la zone euro des 2% imposés par le pacte de stabilité.Le risque inflationniste semble donc être contenu pour le moment, alors que la reprise européenne, elle, est encore fragile. La consommation reste en effet atone et la reprise industrielle très timide, notamment en Allemagne. De plus, le ralentissement de la croissance américaine risque de réduire les capacités du "moteur" des exportations. En bref, il n'est pas temps pour la Banque centrale européenne de relever ses taux et d'étouffer tout espoir de rebond dans la zone euro. Néanmoins Wim Duisenberg s'est voulu rassurant en affirmant que la croissance européenne devrait, en fin d'année, atteindre son "potentiel de croissance", c'est-à-dire 2,5% environ en rythme annualisé. Reste que des dangers demeurent du côté de l'inflation et Wim Duisenberg ne s'est pas privé d'y faire allusion. Si pour lui, la poussée de fièvre du début de l'année "n'affecte pas les perspectives à moyen terme pour la stabilité des prix", Wim Duisenberg considère néanmoins que ces perspectives sont "moins favorables" aujourd'hui qu'à la fin de l'année 2001. Le chef de la BCE a donc rappelé que son institution devra continuer "à être très vigilante" en ce qui concerne l'inflation.D'autant que le Néerlandais a rappelé les dangers qui menacent cette stabilité des prix dans la zone euro. Ainsi, pour Wim Duisenberg, la possibilité d'atteindre l'objectif d'un taux annuel d'inflation de 2% est "dépendante du prix du pétrole". Mais la BCE s'inquiète également des négociations salariales allemandes actuellement au point mort. Wim Duisenberg considère que les augmentations de salaires outre-Rhin, en risquant de faire déraper les prix, pourraient devenir une "source de préoccupation" pour l'institution financière européenne. Cet après-midi, on apprenait que IG-Metall avait décidé de débuter des grèves dures dans le land de Bade-Wurtemberg dès lundi prochain afin d'obtenir des augmentations de salaires supérieures aux 3,3% proposés par les employeurs.
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