Wim Duisenberg croit dans le potentiel de hausse de l'euro

Lors d'une conférence donnée à l'invitation de l'ancien président de la Fed Paul Volcker à New York, le président de la BCE Wim Duisenberg a indiqué que la monnaie unique présentait un bon potentiel d'appréciation. Il a également confirmé que la BCE n'hésiterait pas à intervenir si le cours de la monnaie unique venait à changer "rapidement au point de mettre en cause la stabilité des prix". Il a ainsi rappelé que le taux de change de l'euro n'était pas une priorité pour la BCE. "Notre but est la stabilité des prix internes, pas externes", a-t-il ajouté. Enfin, concernant l'échec des négociations salariales en Allemagne et ses éventuelles conséquences sur l'inflation, Wim Duisenberg a précisé "qu'aucune négociation individuelle n'aura d'incidence" sur la politique de la BCE. Dans le cours de sa conférence où il s'est efforcé de convaincre son auditoire de la viabilité de l'expérience européenne, Wim Duisenberg, a par ailleurs soutenu que le déficit actuel de la balance des comptes courants américaine est "insoutenable sur le long terme". Il a ainsi abondé dans le sens du FMI et du président de la Fed Alan Greenspan qui, ces derniers jours, ont mis en garde contre le déséquilibre créé par ce déficit. Un responsable du Secrétariat au Trésor a néanmoins soutenu qu'il ne s'agissait pas "d'un vrai problème".Par ailleurs, Wim Duisenberg a présenté un tableau plutôt sombre de la situation japonaise, considérant que "cela prendra de nombreuses années d'intervention des autorités et d'injections de fonds" avant que l'économie nippone ne résolve ses problèmes dans les secteurs bancaires et immobiliers. Le président de la BCE a ajouté que "nous devrons faire avec pendant des années".Cette intervention de Wim Duisenberg se situe dans un contexte de plus en plus favorable pour l'euro qui est actuellement aux alentours de 89 cents, mais qui semble également plus attirant pour les pays de l'Union européenne restés en dehors de la zone euro.Ainsi, un sondage commandé par la Commission européenne, réalisé par Gallup auprès de 1501 personnes entre le 11 et le 19 mars et publié aujourd'hui, montre qu'une majorité d'habitants du Royaume-Uni, du Danemark et de Suède s'attendent à entrer dans l'Union monétaire "dans les années à venir". Au Royaume-Uni, 72% des personnes interrogées croient "absolument" ou "plutôt" à l'arrivée de l'euro. Ils sont 88% au Danemark et 70% en Suède. Cette perspective réjouit diversement les habitants des trois pays. Les Danois et Suédois seraient satisfaits de l'adhésion de leur pays à l'euro à 51% et 56%, tandis que 54% des Britanniques restent hostiles à l'euro. Surtout, la majorité des personnes interrogées craignent qu'une flambée des prix accompagne l'arrivée de l'euro.Cette enquête montre donc que, progressivement, l'euro devient progressivement plus crédible pour les habitants des pays restés en marge de la zone euro. Une perspective qui ne peut que renforcer, à moyen ou long terme, la monnaie unique. A 17h vendredi, l'euro se situait à 0,8895 dollars.
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