Coup de froid sur le secteur des services aux Etats-Unis

Nouvelle déception aux Etats-Unis. Après la chute vertigineuse de l'indice ISM manufacturier en juillet, l'indice non-manufacturier recule lui aussi fortement. A 53,1, il perd 4,1 points en un mois. Il s'agit du plus faible niveau de l'indice depuis janvier dernier. Certes, l'activité des services continue de croître pour le sixième mois consécutif, et plus rapidement que celle de l'industrie (dont l'indice se situait à 50,5 en juillet). Mais le rythme de cette croissance est désormais nettement plus modeste que précédemment. Il s'agit du deuxième mois de ralentissement de l'expansion dans ce secteur. La chute de juin était cependant moins marquée (-2,9 points).De fait, pour beaucoup d'acheteurs du secteur, le mois de juillet a marqué un véritable coup d'arrêt. En juin, 35% d'entre eux remarquaient une expansion de l'activité. Ils n'étaient plus que 25% en juillet. A l'inverse, seuls 15% des acheteurs interrogés notaient en juin un recul de leur activité. Ils étaient 21% en juillet. L'écart entre les deux groupes se resserre donc. Les secteurs les plus touchés par le ralentissement sont, selon l'ISM, la communication, les services aux entreprises et la vente en gros. On voit donc que ce recul de l'activité est fortement lié à la crise financière puisque ces secteurs sont les premiers à faire les frais de la volonté des entreprises de faire des économies afin de faire face à la chute des marchés et à l'assèchement des moyens de financement. Autre indicateur de cette corrélation entre baisse des marchés et recul de l'activité dans les services : les nouvelles commandes. La croissance de la demande en services ralentit également puisque le sous-indice des nouvelles commandes recule de 4,3 points à 52,6. Là aussi, il s'agit de son plus bas niveau depuis janvier 2002. La proportion d'acheteurs remarquant une augmentation des commandes et celle des acheteurs constatant une baisse est la même : 21%. En juin, ceux constatant une augmentation des commandes étaient 35% contre seulement 15% indiquant l'inverse. On peut donc, là aussi, parler de "coup d'arrêt". Les secteurs les plus touchés sont ceux déjà cités, auquel s'ajoutent les secteurs de l'assurance et de la banque, en raison de la dégringolade des marchés financiers. Seule relative bonne nouvelle, le secteur de l'emploi. Comme dans le secteur industriel, les entreprises de services, confrontées à l'incertitude conjoncturelle actuelle, préfère geler les embauches, tout en conservant leurs équipes actuelles. Il n'existe pas, pour le moment, de réflexe de réduction des effectifs, ce qui est de bon augure pour les chiffres de l'emploi. Ainsi, l'indice emploi de cette enquête ISM remonte de 1,5 point en juillet, même s'il reste bas à 45,8. Les acheteurs constatant une réduction d'effectifs sont moins nombreux en juillet qu'en juin (16% contre 21%), tandis que ceux notant une augmentation des effectifs sont aussi nombreux (13%). Les réductions d'effectifs touchent néanmoins particulièrement les secteurs de la banque et de la communication. A la différence des services européens qui ont bien résisté (lire ci-contre), le secteur américain des services, qui génère 75% du PIB, est donc lui aussi entré dans une période tourmentée qui pourrait déboucher sur une récession (comme le montrent les chiffres très inquiétants des nouvelles commandes). La crise financière internationale a en effet touché de plein fouet la demande en services, notamment dans les secteurs de la communication et de la finance. Le risque de rechute de l'économie américaine, désormais clairement évoqué par les observateurs, semble donc se préciser.
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