Chirac veut une "alliance mondiale" pour le développement durable

Arrivé hier soir en Afrique du Sud, Jacques Chirac s'est adressé ce midi à la centaine de chefs d'Etat et de gouvernement présents à Johannesburg pour le sommet de la Terre. Le président français s'est fait l'avocat d'une "alliance mondiale" pour le développement durable, appelant pays riches et pays du sud à admettre leur responsabilité partagée pour sauver la planète.Jacques Chirac a également relancé l'idée controversée d'une taxe mondiale pour financer le développement, évoquant "un prélèvement de solidarité sur les richesses engendrées par la mondialisation". Cette taxe doit permettre, selon le chef d'Etat français, "de financer le développement et la maîtrise des fléaux liés à la mondialisation".Le président français préconise également que les pays riches portent l'aide au développement à 0,7% de leur PIB dans les dix ans afin d'éradiquer la pauvreté. Jacques Chirac a rappelé que la France, comme les autres pays européens, a décidé d'augmenter son aide publique au développement pour la faire passer de 0,32% de son produit intérieur brut actuellement à 0,5% dans cinq ans et 0,7% dans dix ans. Jacques Chirac a aussi indiqué que lors du prochain G8 sous présidence française, en juin 2003 à Evian, la France proposera d'alléger le dette "des pays à revenus intermédiaires surendettés engagés dans de bonnes politiques". L'Algérie et le Nigéria entrent dans cette catégorie des pays à revenus intermédiaires qui connaissent un niveau de développement situé entre l'extrême pauvreté et l'industrialisation.Jacques Chirac a également indiqué qu'outre le défi d'éradiquer la pauvreté, il considère comme prioritaires quatre autres chantiers. Il souhaite ainsi une ratification la plus large possible du protocole de Kyoto sur les changements climatiques, la préservation de la diversité biologique et culturelle, un changement des modes de production et de consommation et enfin une "gouvernance mondiale" avec la création d'un Conseil de sécurité économique et social et d'une Organisation mondiale de l'environnement. "Notre maison brûle et nous regardons ailleurs", a dit Jacques Chirac.Le président français a aussi annoncé qu'il allait lancer avec le Premier ministre britannique Tony Blair une "nouvelle initiative financière" afin de stimuler la mobilisation des capitaux privés pour les investissements à long terme, en priorité dans les secteurs de l'énergie et de l'eau. Intervenant plus tôt dans la matinée, Tony Blair a affirmé pour sa part que "l'enjeu de ce sommet est la volonté politique". "Un enfant meurt toutes les 3 secondes en Afrique de la faim, de maladies ou de conflits, les changements climatiques feront bientôt souffrir toutes les parties du monde, et en détruiront certaines, s'ils ne sont pas arrêtés", a-t-il souligné, estimant que la clé de ces maux, c'est "l'interdépendance". "Votre problème devient mon problème, le conflit d'un pays devient les réfugiés d'un autre, la pollution d'un pays devient les inondations d'un autre", a lancé Tony Blair aux participants au Sommet, censés décider de mesures concrètes pour concilier le développement et la sauvegarde de l'environnement. L'élaboration de ce "pacte d'action" se fait dans la douleur. Dix ans après le Sommet de Rio et ses engagements restés sans effets, de nombreuses ONG (organisations non gouvernemantales) militent en faveur de l'adoption de mesures contraignantes alors que différents pays en tête desquels on retrouve les Etats-Unis se prononcent pour l'élaboration de simples partenariats.latribune.f
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