"Cette amélioration de l'emploi va stimuler la consommation"

latribune.fr-. 66.000 emplois ont été créés au mois de février aux Etats-Unis. Attendiez-vous un tel chiffre ?Alexandra Estiot-. Je prévoyais 50.000 créations d'emplois. Il s'agit donc d'un chiffre plus important que prévu qui confirme le retournement de tendance dessiné par les chiffres reçus ces derniers jours, notamment le nombre d'allocations chômage et de licenciements.Est-ce un tournant pour le marché de l'emploi américain ?Il s'agit de la plus forte création d'emplois depuis juillet, mais le chiffre annoncé comporte 20.000 emplois publics. Si l'on s'en tient aux emplois privés, il faut remonter à mai dernier pour trouver un meilleur chiffre. Pour moi, on est entré dans une période de stabilité de l'emploi aux Etats-Unis. Y a-t-il un risque de rechute sur le marché de l'emploi ? Lorsque les chiffres sont mauvais, beaucoup de personnes se découragent et sortent des statistiques du chômage. A l'inverse, lorsque les indices repassent dans le vert, ces personnes ont tendance à revenir sur le marché du travail, et donc à s'inscrire de nouveau au chômage. C'est la raison pour laquelle on pourrait assister à de légères hausses du taux de chômage américain dans les prochains mois. Mais, à mon avis, il est peu probable que nous atteignions les 6%, comme le prévoyait mercredi le président de la Réserve fédérale de Philadelphie, Anthony Santomero.Avec ce chiffre du chômage, peut-on dire que cette semaine aura été décisive pour la perception de la reprise américaine ?Oui, les indicateurs et le changement de discours d'Alan Greenspan jeudi l'ont prouvé. Et cette amélioration des conditions de l'emploi devrait encore amplifier la consommation, et donc la reprise. En effet, non seulement les personnes ayant retrouvé un emploi vont consommer plus, mais ce chiffre va également rassurer les autres consommateurs en éloignant d'eux la menace de chômage.Hier, les marchés ont mal réagi aux propos d'Alan Greenspan, craignant un relèvement des taux. Croyez-vous à ce risque ?En aucun cas. La Réserve fédérale ne relèvera pas ses taux tant que l'ensemble des statistiques ne seront pas au beau fixe. Il n'est pas opportun de relever les taux actuellement alors que l'investissement n'est pas encore reparti et qu'aucun risque d'inflation ne menace les Etats-Unis. La réaction des marchés a été entièrement inappropriée. Quel pourrait être le timing d'une éventuelle remontée des taux américains ?Compte tenu de l'expérience des précédentes sorties de crise et des conditions économiques, je pense que les taux ne pourront pas remonter avant la fin de l'année 2002. Un relèvement des taux dès juin, comme le laisseraient entendre les marchés, me semble irréaliste.Propos recueillis par Romaric God
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