Accélération de l'inflation dans la zone euro

Même si tous les conjoncturistes s'accordent à penser que les prix dans la zone euro devraient refluer dans un avenir proche, l'inflation est demeurée le mois dernier hors des clous fixés par la Banque centrale européenne. La hausse des prix s'est même accélérée : l'inflation s'est en effet établie en octobre à 2,3% sur un an, après 2,1% en septembre, selon l'office européen des statistiques Eurostat.Avec des taux d'inflation dépassant ou proches de 4%, l'Espagne, l'Irlande, le Portugal et la Grèce sont les mauvais élèves de l'Europe. A l'inverse, l'Allemagne et la Belgique, avec une inflation de 1,3% en octobre, sont largement en deçà des 2%, limite supérieure tolérée par la BCE.L'accélération de l'inflation le mois dernier est due à plusieurs facteurs : la hausse des prix des vêtements pour le deuxième mois consécutif, l'augmentation traditionnelle en cette période de l'année des founitures scolaires et les coûts des produits pétroliers. Ces derniers ont pâti d'un effet de base défavorable : au mois d'octobre 2001, le prix du baril de Brent s'etait établi à 22,40 dollars, contre 27,35 dollars en octobre de cette année.Mais cette hausse de l'inflation dans la zone ne devrait pas empêcher la Banque centrale européenne de réduire le loyer de l'argent dans un avenir proche, et pourquoi pas dès le 5 décembre prochain. Lors de la publication la semaine dernière de son bulletin mensuel, l'institut d'émission a clairement indiqué que les tensions inflationnistes devraient se desserrer. "La faiblesse de l'activité économique et l'appréciation de l'euro vont dans le sens d'un recul des tensions inflationnistes à moyen terme", avait-elle argumenté.Et afin de tranquiliser les esprits, la Commission européenne explique que la poussée de fièvre actuelle ne modifie pas le scénario d'"un repli du taux d'inflation au début de l'année prochaine". De nombreux économistes, comme Svenja Nelhs-Obeji, estiment que l'inflation pourrait grimper jusqu'à 2,4% en fin d'année avant d'amorcer un retournement. Pour cette experte de CDC-Ixis, "l'appréciation de l'euro vis à vis du dollar et le recul des cours du pétrole devraient avoir un impact favorable sur les prix". Même si elle souligne également les tensions qui pourraient naître de la volonté des entreprises d'améliorer leurs marges à travers des hausses de prix, afin de restaurer leur rentabilité dans un contexte de ralentissement économique.
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