Wim Duisenberg quittera la BCE en juillet 2003

Désireux, explique-t-il, de clarifier son avenir en raison des spéculations grandissantes sur le sujet, Wim Duisenberg a très officiellement informé par lettre José-Maria Aznar, le président en exercice du Conseil européen, et Rodrigo Rato, président du conseil ECOFIN, ainsi que les autres dirigeants de la BCE qu'il a choisi de quitter ses fonctions le 9 juillet de l'an prochain. Le président de la BCE précise que sa décision, prise uniquement pour des raisons "personnelles", doit être comprise dans le contexte de sa déclaration de mai 1998, selon laquelle, "étant donné son âge, il ne souhaite pas effectuer toute la durée de son mandat de huit ans", commencé le 1er juin 1998. Pour autant, Wim Duisenberg ne fait pas du 9 juillet 2003 une date-butoir, bien au contraire. "J'ai fait savoir que j'étais prêt à rester un peu plus longtemps" en poste si "cela devait s'avérer nécessaire pour une transition sans heurt", a expliqué le président de la BCE au cours d'une conférence de presse à Maastricht, aux Pays-Bas, destinée à commenter la décision de la BCE de laisser ses taux inchangés. Il a ajouté que cela signifiait "implicitement" qu'il ne comptait pas partir avant la date du 9 juillet 2003, même si on le lui demandait. Cette annonce met fin à un suspense entretenu depuis la création de la Banque centrale européenne. Selon les termes d'un compromis comme les institutions européennes en ont le secret, le candidat néerlandais avait été nommé à ce poste, à la condition implicite qu'il se retire en cours de mandat pour laisser la place au français Jean-Claude Trichet, actuellement gouverneur de la Banque de France et âgé de 59 ans.Mais cet accord de mai 1998 n'avait pas été inscrit noir sur blanc. Et si, à Paris, on considérait que Wim Duisenberg s'en irait à l'été 2002, rien n'était tenu comme acquis dans les autres capitales. Quant au principal intéressé, il entretenait savamment l'ambiguïté. Dans une interview accordée à La Tribune le 22 janvier dernier, le président de la BCE affirmait ainsi : "J'ai toujours dit qu'il est improbable que j'effectue mon mandat complet de huit années. Mais, comme je l'ai déclaré après la tragédie du World Trade Center, pour répondre à une question qui m'était posée : il ne serait pas sage de changer toute l'équipe dirigeante de l'institution pendant l'année qui vient". Ces derniers temps, le débat se focalisait en effet sur le remplacement du numéro deux de la BCE, le français Christian Noyer, qui doit quitter son poste en mai prochain. Or les autorités françaises tiennent essentiellement à la présence d'un Français dans les instances dirigeantes de la BCE. Un dossier sur lequel elles ont reçu récemment le soutien de leurs partenaires allemands. Le ministre allemand des Finances Hans Eichel a ainsi déclaré le 23 janvier dernier qu'il considérait "comme normal, pour ne pas dire comme allant de soi, que la France soit représentée au sein du directoire de la Banque centrale européenne".La confirmation du départ de Wim Duisenberg l'année prochaine va donc obliger les pays européens à mener une négociation globale. Paris tient plus que tout à obtenir la prochaine présidence de la BCE. Mais le problème est rendu plus complexe du fait des ennuis judiciaires auxquels est confronté Jean-Claude Trichet, de par son implication dans les déboires du Crédit Lyonnais. Si bien qu'il n'est pas exclu que Paris soit amené à change de candidat pour s'assurer le poste de président de la Banque centrale européenne.latribune.f
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