Nouvel effondrement des valeurs télécoms

Encore un jour sombre pour les valeurs télécoms. Sur l'ensemble des marchés, les opérateurs de téléphonie ont été fortement attaqués. A commencer par France Télécom qui a perdu vendredi à la clôture 9,67% à 20,55 euros, après avoir touché un nouveau plus bas historique à 20,51 euros. A Francfort, Deutsche Telekom n'est pas en reste et a reculé de 6,70% à 12,40 euros. Ailleurs en Europe, on remarque les baisses de Vodafone (-4,63%), Telefonica (-3,57%) et Telecom Italia (-2,41%). Aux Etats-Unis, l'action WorldCom dégringolait de 14,93% vendredi à midi, heure locale. Comment expliquer cette nouvelle déroute? D'abord, les analystes craignent de mauvais résultats pour certains acteurs des télécoms qui doivent annoncer leurs chiffres trimestriels ou annuels la semaine prochaine, comme l'espagnol Telefonica et les britanniques Cable & Wireless et BT. Après les mauvais résultats annoncés jusqu'ici par les opérateurs téléphoniques, les marchés sont extrêmement prudents. Les marchés européens se méfient d'autant plus des télécoms que la banque Goldman Sachs a annoncé vendredi qu'elle réduisait sa recommandation sur l'opérateur américain WorldCom de "market performer" à "market underperformer". Pour l'analyste de Goldman Sachs Frank Governali, l'environnement global des télécoms ne va pas s'améliorer et les dettes de WorldCom sont trop importantes. "Nous ne voyons aucun cash flow ni aucune cession d'actifs suffisants pour réduire la dette de WorlCom", a précisé l'analyste américain. Les marchés, qui se sont massivement détournés de WorldCom, ont généralisé cette recommandation et cette analyse à l'ensemble des acteurs du secteur. Restent enfin les éléments de tension propres à chaque valeur. Pour Deutsche Telekom, les observateurs craignent une enquête en cours de la Commission européenne qui pourrait remettre en cause la politique tarifaire de l'opérateur allemand. Du côté de France Télécom, les marchés s'interrogent sur les moyens de refinancer la dette et craignent notamment un appel au marché qui diluerait l'action.Enfin, il ne faut pas oublier un élément essentiel : la baisse entraîne la baisse. Plus les titres baissent, moins les investisseurs estiment que le refinancement de la dette est crédible. Ils se détournent donc encore plus du secteur. Et nul aujourd'hui ne peut dire quand ce cercle vicieux pourra être brisé.
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