665 millions d'internautes dans le monde fin 2002

Le monde comptera à la fin de l'année 655 millions d'internautes, contre 500 millions fin 2001. Le dernier rapport de la CNUCED, la Conférence des Nations unies pour le commerce et le développement, sur l'"e-commerce et le développement" évalue ainsi à 31% la croissance du nombre d'usagers d'Internet cette année, malgré le ralentissement économique. Ce sont ainsi 2,5% des habitants de la planète qui auraient découvert le Web depuis le début de 2002.Mais le maintien d'une forte croissance ne suffit pas, loin de là, à gommer les inégalités entre pays développés et pays en développement (PVD) en matière d'usage des nouvelles technologies de la communication. Certes, l'an dernier, un tiers des nouveaux internautes provenaient des PVD, mais le retard de ceux-ci reste flagrant. En Afrique, par exemple, le nombre d'abonnés à un accès Internet ne dépasse pas 1,3 million et un Africain sur 118 seulement a accès au Web, l'usage du commerce électronique étant pratiquement "négligeable" en dehors de la seule Afrique du Sud. Ce phénomène de concentration se retrouve en Amérique latine, où quatre pays "relativement développés" (Argentine, Brésil, Chili et Mexique) accaparent l'essentiel du commerce électronique du continent. Néanmoins, se console l'étude, "les grandes sociétés multinationales, particulièrement dans le secteur automobile, jouent un rôle clé dans le développement des transactions en ligne inter-entreprises". L'Asie-Pacifique constitue l'exception, note le rapport, puisque la région profite d'un développement rapide du commerce électronique... contraint et forcé : "les entreprises de la région, notamment dans l'industrie manufacturière, sont soumises aux pressions de leurs clients des pays développés afin qu'elles adoptent les méthodes du commerce électronique". C'est "grâce" à cette pression que la Chine est déjà le troisième pays du monde pour le nombre d'internautes et qu'elle pourrait rapidement devenir le deuxième, derrière les Etats-Unis, avec 56 millions d'utilisateurs fin 2002. Malheureusement, prévient la CNUCED, "la transformation de ce grand potentiel en véritable marché pour le commerce électronique pourrait ne pas survenir au même rythme", en raison des difficultés logistiques. Enfin, les économies en "transition" d'Europe centrale et orientale ne devraient pas représenter plus de 1% du commerce électronique mondial d'ici 2005. Les Balkans, le Caucase et l'Asie centrale, notamment, restent très en retard.En dépit de ces évolutions contrastées, le rapport de la CNUCED souligne les efforts réalisés par les PVD pour investir le marché des hautes technologies, qui représente 22% de leurs exportations, soit plus que l'agriculture, le textile et l'habillement réunis. Une croissance que favorise le recours accru à la sous-traitance par les grands noms de la haute technologie, en quête de main d'oeuvre peu onéreuse pour assembler des produits électroniques ou informatiques, voire développer des logiciels. Avec heureusement des effets bénéfiques à plus long terme : en accroissant le trafic Internet dans les pays où elles sont implantées, les multinationales favorisent le développement des réseaux de télécoms et permettent d'élever le niveau moyen de compétence de la main d'oeuvre locale. La CNUCED préconise néanmoins que les gouvernements des pays en développement adoptent des "stratégies électroniques" aptes à favoriser l'essor du commerce électronique sur leur sol, en prenant en compte en priorité les télécommunications et l'accès, le cadre législatif et la formation.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.