Preussag change de nom et fait des économies

L'assemblée générale des actionnaires de Preussag AG qui se tient aujourd'hui à Hanovre marquera l'histoire de ce groupe fondé en 1923. Devenu leader européen du tourisme, l'ancien conglomérat va définitivement se séparer de ses anciens oripeaux. Le président Michael Frenzel a ainsi demandé à ses actionnaires de valider son changement de nom. Preussag devrait ainsi devenir TUI AG, du nom de sa filiale touristique allemande dont l'achat avait marqué le retournement stratégique de Preussag. "Il s'agit d'un signe visible de notre adieu final aux matières premières et à l'acier", a précisé Michael Frenzel. Il faut dire que le nom de l'entreprise, certes très populaire en Allemagne, n'est pas très sexy sur le marché du tourisme aujourd'hui. Preussag signifie "Preußische Bergwerks- und Hütten-Aktiengesellschaft", c'est-à-dire "Société anonyme des mines et des fonderies prussiennes". Avec son côté italianisant, TUI sera sans doute plus glamour.Mais cet acte symbolique s'accompagne également d'un élément concret : la vente de l'intégralité de la division "énergie" du groupe. Avec un chiffre d'affaires de 600 millions d'euros, cette division produit 1,1 milliard de mètres cubes de gaz naturel et 3 millions de tonnes de pétrole brut par an. Cette cession était attendue par les marchés. Le groupe estime qu'elle devrait avoir un résultat positif sur le moyen terme.Dans le cadre de cette politique accélérée de recentrage sur le métier du tourisme, deux annonces importantes ont été faites devant les actionnaires du groupe. D'abord, la volonté de Preussag de prendre le contrôle total de l'opérateur français Nouvelles Frontières. Depuis deux ans, le groupe allemand possède 30,3% du capital de Nouvelles Frontières avec une option pour en acquérir la majorité. Ce devrait donc être chose faite dans les mois qui viennent. Par ailleurs, Preussag-TUI entend renforcer ses positions sur certains marchés touristiques naissants comme la Chine. Une société commune va donc être créée avec le leader chinois du tourisme China Travel Service (CTS) afin de développer les voyages vers l'Empire du Milieu.Il faut dire que la situation du groupe est difficile. L'année 2001 a vu l'activité touristique s'effondrer en raison du 11 septembre et de l'atonie de la consommation en Allemagne, le premier marché du groupe. De plus, la politique d'acquisition du groupe l'a amené à inscrire plus de 1 milliard d'euros de dépréciations d'actifs dans son bilan l'an passé. Michael Frenzel a donc annoncé la suppression de 2.200 emplois, soit 3% de sa masse salariale, "pour créer des économies à long terme". Ces économies sont estimées par le groupe à 160 millions d'euros. Ce plan sera-t-il suffisant ? Les investisseurs semblent y croire modérément puisque, dans la tourmente financière d'aujourd'hui, le titre Preussag a fini en hausse de 0,61% à 24,64 euros.
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