L'euro franchit la parité avec le dollar

Les marchés l'attendaient depuis longtemps, c'est fait. Après avoir hésité pendant plusieurs semaines, l'euro a franchi vers 13 heures la barre psychologique de la parité avec le dollar et s'est maintenu au-dessus. A 19h00, il fallait 1,0082 dollar pour 1 euro. C'est la première fois depuis février 2000 que la pièce bicolore vaut plus que le billet vert. Depuis son introduction sur les marchés le 4 janvier 1999 à 1,17 dollar, l'euro avait connu une baisse continue dont le plancher avait été atteint en octobre 2000 à 82,25 cents.La hausse de l'euro lundi matin a été assez spectaculaire puisqu'il se situait en début de journée à 99,17 cents. Cette progression de plus de 1% et, surtout, ce franchissement de la parité s'expliquent en grande partie par la faiblesse du billet vert au début d'une semaine où de nombreuses grandes sociétés américaines vont annoncer leurs résultats trimestriels. Les observateurs craignent que ces résultats ne soient inférieurs aux attentes, ce qui provoque une nouvelle débâcle boursière sur les places américaines (à 19h00, le Dow Jones perdait 3,27% et le Nasdaq 1,67%). En conséquence, on rapatrie de plus en plus son argent vers l'Europe, même si les places actions n'en bénéficient absolument pas. Le CAC a perdu ainsi 5,4% en fin de séance, frôlant les 3.300 points et atteignant son plus bas depuis le 14 octobre 1998.Le dollar est également affaibli par l'annonce par George Bush du creusement du déficit budgétaire américain. Pour financer ce déficit, les Etats-Unis devront encore aggraver leur balance des comptes courants et donc faire appel à des financements étrangers, d'où la baisse du dollar.Cette faiblesse chronique du dollar ne manquera pas, désormais, de poser des problèmes à l'économie européenne si elle se poursuit. Les entreprises européennes, très exportatrices vers les Etats-Unis et déjà largement touchées par le ralentissement de la croissance américaine, pourraient voir leur compétitivité baisser fortement face à leurs concurrentes américaines. Des pays comme l'Allemagne, très dépendants actuellement de leurs exportations, pourraient en payer le prix.Reste à savoir si l'euro restera fort alors que le différentiel de croissance entre les Etats-Unis et l'Europe reste très favorable aux premiers (au premier trimestre, l'écart annualisé est de plus de 4,5 points). Comme le note Marc Touati, économiste chez Natexis Banques Populaires, "la hausse de l'euro est "extra-économique et reste donc fragile".
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