La Commission met en garde contre les dérapages budgétaires

Au lendemain des prévisions optimistes des six principaux instituts allemands, la Commission européenne rend publiques à son tour ses prévisions économiques pour 2002 et 2003. Evidemment, ces prévisions ont été relevées par rapport aux précédentes, parues en novembre 2001, mais de façon très modeste.La Commission relève donc sa prévision de croissance pour la zone euro de 0,1 point à 1,4% pour 2002 et laisse inchangée celle pour 2003 à 2,9%. La France devrait connaître cette année, selon la Commission, une croissance de 1,6% (contre 1,5% prévu en novembre), alors que la prévision de croissance pour l'Allemagne se situe à 0,8% en 2002. Hier, les six instituts avaient pronostiqué une croissance de 0,9% outre-Rhin. Comment expliquer cette prudence de la Commission? Selon elle, "la contraction enregistrée dans la zone euro au dernier trimestre 2001 pèse lourdement sur le taux de croissance de cette année". Mais l'exécutif européen estime que la croissance "s'améliorera constamment durant l'année" et, fin 2002, elle devrait atteindre "un rythme annuel de 2,6%". Pour Klaus Regling, économiste à la Commission, la clé de la croissance européenne sera la demande intérieure et particulièrement la consommation des ménages.Selon la Commission, ce retour progressif à la croissance dans la zone euro s'accompagnera d'une décrue progressive de l'inflation. Cette dernière devrait néanmoins se situer en 2002 à 2,2%, soit au-delà de l'objectif de 2% de la BCE. Pour 2003, la Commission prévoit un retour de l'inflation à 2%. Rien d'inquiétant néanmoins pour Bruxelles qui précise que "les conditions monétaires semblent être correctes en ce moment". La hausse des taux ne s'impose donc pas pour l'instant. Les prévisions nationales de la Commission montrent que la hausse des prix devrait n'être que de 1,7% en France cette année (contre 2,1% en mars en rythme annuel). Les inquiétudes les plus importantes de la Commission concernent les budgets nationaux. Bruxelles demande aux trois principales économies de la zone euro (Allemagne, France, Italie) et au Portugal de prendre des mesures pour rééquilibrer leurs budgets. La Commission a rappelé la nécessité de respecter l'engagement des pays membres de l'Union économique et monétaire d'atteindre l'équilibre de leurs budgets nationaux en 2004. Pour 2002, les prévisions de Bruxelles montrent des déficits budgétaires importants en Allemagne (2,8% du PIB) et au Portugal (2,6%). La France devrait connaître un déficit budgétaire de 1,9% en 2002 et de 1,8% en 2003.La zone euro devrait continuer à créer peu d'emplois en 2002. Avec une progression très faible des créations d'emplois (+0,3%), le taux de chômage devrait se dégrader en 2002 à 8,5% dans la zone euro (contre 8,3% en 2001). Mais la Commission estime que la croissance plus vigoureuse de la fin 2002 et de 2003 permettra un bond des créations d'emplois (+1,1% en 2003) et une réduction du taux de chômage à 8,1% dans la zone à la fin de l'année prochaine.Pour finir, la Commission tempère ses prévisions par un certain nombre de mises en garde. Les pronostics de Bruxelles se basent sur un prix moyen du baril de pétrole de 23,8 dollars en 2002 et de 24,1 dollars en 2003. Actuellement, le baril se négocie à Londres autour de 26 dollars. Klaus Regling, rappelle donc que si le risque d'un pétrole cher "se matérialise, la situation change entièrement". Par ailleurs, la modération salariale "est importante pour maintenir la rentabilité des entreprises et pour éviter les pressions inflationnistes", a précisé Klaus Regling, alors que les syndicats allemands réclament de fortes augmentations de salaires.
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