Aux grands maux, les grands remèdes. Maintenant le statu quo monétaire depuis le mois de décembre dernier, la Réserve fédérale américaine (Fed) a repris la main ce soir avec un geste agressif. La Fed a décidé de réduire d'un demi point son principal taux directeur, le taux interbancaire au jour le jour, qui passe à 1,25% contre 1,75% précédemment. La majorité des économistes tablait effectivement sur une baisse mais ils l'avaient pronostiquée de moindre ampleur. La Fed est donc allée au delà des attentes, manifestant ainsi clairement ses inquiétudes quant à la santé de l'économie américaine. Toute une série de statistiques économiques avaient d'ailleurs montré ces derniers temps que la très lente reprise de la première économie mondiale était sur le point de s'éteindre : baisse des commandes de biens durables, mauvais chiffres du chômage, confiance du consommateur en berne... Justifiant sa baisse, la Fed indique dans son communiqué que "les dernières données économiques ont tendu à confirmer qu'une plus grande incertitude, en partie attribuable à des risques géopolitiques accrus, limite la consommation, la production et l'emploi".Néanmoins, la Réserve fédérale des Etats-Unis a assorti sa décision -prise à l'unanimité- d'un biais neutre. Autrement dit, ce n'est pas parce qu'elle réduit ses taux aujourd'hui que la Fed est engagée dans une nouvelle série de baisses. Selon les autorités monétaires américaines, les risques pour l'économie sont équilibrés. La Fed juge que l'assouplissement d'aujourd'hui devrait être suffisant pour permettre à l'économie américaine de traverser son actuel moment de faiblesse.Sur les places financières après cette annonce, on est loin du mouvement de panique pronostiqué par certains. Visiblement les marchés hésitent quant à la conduite à adopter. Vers 20 heures 45 à Paris, le Dow Jones cède 0,47% alors que le Nasdaq progresse de 0,47%. Sur le marché des changes, l'euro est repassé au dessus de la parité avec le billet vert, entérinant immédiatement l'accroissement du différentiel de rendement entre les deux monnaies. Dans la zone euro, le taux "refi" est à 3,25%, ce qui porte l'écart à 200 points de base. Reste à savoir ce que fera demain la Banque centrale européenne.

latribune.fr

20 Oct 2008, 5:33

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