Vodafone réitère son offre sur les parts de VU dans Cegetel

En rencontrant mardi une trentaine d'analystes financiers, Frank Esser, le directeur général de Cegetel, s'est efforcé de les convaincre que les perspectives de rentabilité de la filiale de télécoms de Vivendi méritent mieux que l'offre de 6,77 milliards de Vodafone sur ses 44%, formellement rejetée la semaine dernière. Le lieutenant de Jean-René Fourtou a semble-t-il marqué des points auprès de la communauté financière, l'action VU poursuivant mercredi la hausse entamée la veille. Mais il est un homme que Vivendi Universal peine à persuader : il s'agit de Chris Gent, le patron de Vodafone. Celui-ci a en effet choisi... de renouveler aujourd'hui purement et simplement son offre à VU, sans en modifier le montant. Il annonce ainsi proposer, comme le mois dernier, 6,77 milliards d'euros à Vivendi Universal pour ses 44% de Cegetel. Le prix offert pour chaque action de Cegetel, souligne-t-il, est égal à celui accepté par BT et SBC le 16 octobre pour leurs parts respectives de l'opérateur français. Estimant offrir un "juste" prix, Vodafone assure, dans un communiqué, oeuvrer dans l'intérêt de Vivendi, de Cegetel et de SFR, le deuxième opérateur mobile français. Le premier opérateur mobile mondial souligne, entre autres, que l'acceptation de son offre permettrait à VU de réduire immédiatement sa dette d'environ 7,2 milliards d'euros (en prenant en compte 400 millions d'euros de consolidation des dettes de Cegetel). Et estime qu'il est "dans une meilleure position pour accroître la valeur de SFR en déployant sa marque globale, sa plate-forme technologique et de nouveaux produits et services". "Nous avons renouvelé notre offre parce que nous continuons de penser que c'est au sein de Vodafone que se trouve la place naturelle de Cegetel, et qu'elle sert les intérêts de toutes les parties", continue Chris Gent.Dans la matinée, Vodafone avait pris soin de clarifier les modalités d'application du droit de préemption dont dispose VU sur les 26% de BT et les 15% de SBC dans Cegetel : les quatre protagonistes du dossier ont accepté que la possibilité d'exercice de la préemption joue entre le 21 novembre et le 10 décembre. Une précision qui semblait anecdotique... mais qui prend à présent une nouvelle importance. Désormais Jean-René Fourtou a un peu moins de cinq semaines pour prendre une décision : soit il se résoud à accepter l'offre de Vodafone, ce qui est peu probable compte tenu de ses efforts pour prouver son niveau insuffisant, soit il offre à BT et/ou SBC le même prix que Vodafone, à savoir 4 milliards d'euros pour les 26% du premier et 2,3 milliards environ pour les 15% du second. S'il veut privilégier cette seconde option, le successeur de Jean-Marie Messier devra trouver les capitaux nécessaires, donc sans doute dénicher un chevalier blanc. Les discussions menées avec Belgacom et le milliardaire belge Albert Frère (lire ci-contre) pourraient l'y aider. Vivendi Universal n'a fait pour l'instant aucun commentaire sur cette nouvelle offre. Avant l'annonce de Vodafone, VU avait simplement publié - à la demande de la Commission des opérations de Bourse - les principaux points du pacte d'actionnaire le liant à Vodafone, BT et SBC. Désormais, le groupe entre dans une nouvelle phase de la partie de poker menteur avec son "partenaire" britannique. Pour VU, il s'agit de convaincre Vodafone de la nécessité de relever son offre pour l'emporter, notamment en laissant planer la menace de solutions alternatives financièrement viables. Pour le britannique, l'enjeu est de convaincre Jean-René Fourtou qu'il est hors de question pour lui de payer Cegetel plus cher que prévu. En Bourse, l'action VU gagne 3,13% en clôture à 13,51 euros. A Londres, Vodafone cède 3,04% à 103,5 pence.
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