Intel ne voit toujours pas poindre la reprise

Des résultats tout juste convenables et des perspectives peu encourageantes : Intel a laissé hier soir les investisseurs sur leur faim à l'occasion de la publication de ses résultats pour le troisième trimestre. Le groupe californien, premier producteur mondial des microprocesseurs, est en effet contraint de constater que la reprise tant attendue sur le marché des ordinateurs personnels n'est pas encore arrivée... et qu'elle ne sera pas au rendez-vous avant la fin de l'année. Pour les trois prochains mois, Intel table en effet sur une quasi-stabilité de ses ventes, entre 6,5 et 6,9 milliards de dollars, contre 6,5 milliards au troisième trimestre (en très légère baisse sur un an) et 6,32 milliards au deuxième. Le boom saisonnier des fêtes de fin d'année, qui débouche habituellement sur une progression du chiffre d'affaires de 10 à 15% entre le troisième et le quatrième trimestres, n'aura donc pas lieu en 2002. En conséquence, Intel a décidé une nouvelle fois de faire la chasse aux dépenses superflues, coupant dans son programme d'investissement 2002, ramené à 4,7 milliards de dollars, au lieu des 5 à 5,2 milliards prévus. Les économies prévues seront réalisées non en annulant des projets, mais en réduisant les dépenses sur les projets en cours. Intel va également prolonger la vie de certains équipements initialement destinés à être remplacés avant la fin de l'année.Le groupe s'efforce en effet de préserver sa rentabilité tant que faire se peut. Sans répondre pour autant aux attentes de Wall Street. Au troisième trimestre, le résultat net par action a atteint 11 cents hors éléments exceptionnels liés aux acquisitions. Les analystes financiers tablaient en moyenne sur un résultat de 13 cents par titre pour un chiffre d'affaires de 6,52 milliards de dollars.Ce résultat inférieur aux attentes illustre bien la principale difficulté du groupe présidé par Craig Barrett : le maintien de sa marge brute devient acrobatique. Intel est d'ailleurs aujourd'hui contraint d'admettre que la marge brute de 2002 ne dépassera pas 49%, au lieu des 51% visés initialement. Un chiffre comparable à celui du troisième trimestre.Intel n'a cependant aucune crainte à nourrir quant à sa solidité financière : le trésor de guerre du groupe frôle à nouveau les dix milliards de dollars pour une dette à long terme d'un milliard. De quoi financer à la fois la poursuite de la course à la puissance - la sortie du Pentium 4 cadencé à 3,06 gigahertz est prévue au quatrième trimestre - et celle de la guerre des prix avec son concurrent AMD, bien moins à l'aise financièrement. Le directeur des opérations du groupe, Paul Otellini, a d'ailleurs profité de la conférence téléphonique avec les analystes pour revendiquer le gain de trois points de part de marché face à AMD A la mi-séance mercredi sur le Nasdaq, l'action Intel chute de 17,31% à 13,66 dollars. CSFB a déjà revu à la baisse ses prévisions de bénéfices pour le groupe. Tim Mahon, son analyste en charge du secteur, souligne que la baisse combinée des prix de vente et du taux d'utilisation des capacités pèse sur les marges du groupe. En Bourse, Intel a perdu 60% de sa valeur depuis le début de l'année.
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