Moins d'un mois après avoir reconnu discuter d'un rapprochement, CMG et Logica sont officiellement mariés. Les deux groupes informatiques ont annoncé ce matin que leurs conseils d'administration avaient, à l'unanimité, voté en faveur du projet. Ex-concurrentes acharnées sur le marché des logiciels d'exploitation de services mobiles, les deux sociétés, de nationalité anglo-néerlandaise pour CMG, britannique pour Logica, revendiquent, ensemble, le deuxième rang européen parmi les sociétés de services informatiques cotées, derrière Cap Gemini. Un titre que leur dispute cependant un autre "fusionné", le franço-néerlandais Atos Origin.Baptisé LogicaCMG, le nouveau groupe sera contrôlé à 60% par les actionnaires actuels de Logica, les 40% restant allant aux porteurs d'actions CMG. Ces derniers devraient recevoir 0,4827 action du nouveau groupe par titre CMG, les actions Logica étant échangées à parité contre des titres du nouveau groupe. LogicaCMG sera dirigé par un tandem issu des deux sociétés, Cor Stutterheim, le patron actuel de CMG, prenant le poste de président non-exécutif, tandis que Martin Read, directeur général de Logica, assurera la direction générale.Avec 24.000 salariés dans 34 pays, l'ensemble affiche un chiffre d'affaires pro forma de 2 milliards de livres et un résultat opérationnel de 167,7 millions pour l'année close le 30 juin dernier. Et souligne disposer de positions de leader au Royaume-Uni et au Benelux, d'une "masse critique" en Allemagne et en France, ainsi que d'une "présence renforcée en Asie-Pacifique". "La fusion crée un acteur mondial renforcé du secteur, en évolution rapide, des logiciels de messagerie et de paiement mobile", assurent les deux groupes. Une spécialisation que revendiquaient déjà séparément les deux groupes, du moins jusqu'à ce que la crise des télécoms ne vienne porter un coup d'arrêt à leur croissance. Et qui n'est plus aujourd'hui la chasse gardée des éditeurs et SSII, les équipementiers de télécoms, comme Nokia ou Siemens, y voyant de nouvelles sources de croissance et de valeur ajoutée.La fusion, assurent désormais Logica et CMG, permet de renforcer leur position concurrentielle commune, notamment dans le domaine de la messagerie multimédia, d'accroître leur base de clientèle en limitant les recouvrements et d'accélérer ainsi le retour sur les investissements de recherche et développement. Le rapprochement devrait néanmoins aboutir à la suppression de 1.400 postes, soit 5,8% des effectifs globaux, Sur un plan financier, CMG et Logica assurent que l'opération aura un effet positif en termes de bénéfices, hors exceptionnels et survaleur, dès l'année civile 2003. Les économies annuelles attendues sont chiffrées pour l'instant à 60 millions de livres, la moitié devant être réalisée avant le 31 décembre 2003, le solde au cours de l'année suivante. Le coût de la fusion, lui, devrait atteindre 80 millions de livres.A la Bourse de Londres, l'action CMG a gagné mardi 3,24% à 79,50 pence, tandis que Logica cède 2,33% à 167 pence. Malgré le rebond des dernières semaines, les deux titres accusent un recul de plus de 70% par rapport à leur plus haut niveau de l'année. Et de plus de 95% par rapport à leurs sommets historiques de 2000.

latribune.fr

20 Oct 2008, 3:56

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