MobilCom n'a plus que quelques jours de trésorerie

Par latribune.fr  |   |  696  mots
MobilCom aura bientôt épuisé son crédit. Pas en termes de minutes de communications disponibles, mais d'argent frais. Un porte-parole de l'opérateur mobile allemand a confirmé à l'AFP que la trésorerie du groupe sera épuisée dans "quelques jours", précisément "moins d'une semaine". Ensuite, si aucune solution de refinancement n'est trouvée, "le risque d'un dépôt de bilan deviendra très grand", ajoute-t-il. La menace de faillite se fait donc de plus en plus pressante et précise pour la filiale à 28,5% de France Télécom, dont le groupe français souhaite se désengager. MobilCom a besoin de capitaux frais, mais le plan d'aide promis par Gerhard Schröder à la veille des élections législatives de septembre est toujours bloqué par le refus de Gerhard Schmid, fondateur, ex-PDG et surtout premier actionnaire du groupe, de se plier aux conditions posées par Berlin. Alors que le gouvernement exige qu'il abandonne les 49,9% du capital de MobilCom qu'il possède avec son épouse, en les confiant à un administrateur indépendant, Gerhard Schmid entend choisir cet administrateur parmi ses proches. L'hypothèse d'un "tandem" associant un avocat désigné par le gouvernement à un ancien dirigeant de Debitel, proposé par Gerhard Schmid, a semble-t-il été abandonnée.Si les deux parties ont fait état mercredi d'avancées dans les négociations, le blocage semblait persister hier soir. Gerhard Schmid a ainsi adressé jeudi une lettre ouverte au ministre de l'Economie, Wolfgang Clement, lui demandant de prendre "personnellement l'initiative" pour régler leur différend. Mais le ministre a répondu vendredi par une fin de non-recevoir à la lettre ouverte de Gerhard Schmid. "Ce n'est pas le moment pour Schmid d'écrire des lettres ouvertes, mais plutôt de faire tout ce que nous attendons de lui", a indiqué Wolfgang Clement, cité par l'agence Dow Jones. Le règlement du sort des parts de l'ancien PDG, débarqué par France Télécom cet été, est la condition sine qua non au règlement global négocié entre Paris et Berlin (lire ci-contre). Confirmant les grandes lignes du plan évoquées ces derniers jours par la presse, Dieter Vogel, membre du conseil de surveillance du groupe et médiateur en charge des discussions entre Paris et Berlin, a expliqué que France Télécom était prêt à reprendre près de 7 milliards d'euros de dettes de MobilCom ; soit 4,7 milliards d'emprunts bancaires, 1,2 milliard de crédit fournisseur et u milliard de prêt d'actionnaire qu'il avait lui-mème consenti à sa filiale. Le Français serait également disposé à financer le gel annoncé des projets UMTS, dont le montant pourrait se compter en centaines de millions d'euros.Par ailleurs, précise Dieter Vogel, un consortium bancaire formé par la Deutsche Bank, la Dresdner Bank, la KfW et la banque régionale du Schleswig-Holstein est disposé à octroyer à l'opérateur un prêt de 162 millions d'euros. Ce plan, précise le médiateur comme pour accroître la pression sur Gerhard Schmid, permettrait de "sauver environ 3.000 emplois" sur les 5.000 de MobilCom.Sur le Neuer Markt, les investisseurs sont indécis. Après avoir fluctué à la hausse et à la baisse durant toute la séance, l'action MobilCom gagnait 2,11% à 4,85 euros vendredi en fin de journée. A Paris, France Télécom à clôturé vendredi soir sur un recul de 4,13%, à 11,60 euros.Deux enquêtes sur le cours de Bourse. Le gendarme boursier allemand, la BaFin, a ouvert deux enquêtes formelles sur MobilCom, l'une pour délit d'initié et l'autre pour manipulation de cours. "Nous nous intéressons à des transactions inhabituelles en rapport avec la publication d'un communiqué boursier de MobilCom en mars", par lequel le groupe annonçait des résultats trimestriels médiocres, a expliqué une porte-parole de l'autorité. La seconde enquête concerne une fausse information ayant circulé en août sur Internet sur une éventuelle reprise de MobilCom par France Télécom. La BaFin n'a pas précisé quelles personnes, morales ou physiques, étaient visées par ces enquêtes. Ces procédures font suite à des investigations préliminaires ayant duré plusieurs mois et "mis en valeur des éléments très inhabituels", selon la porte-parole.