Suivant l'exemple de l'éditeur allemand de logiciels SAP (lire ci-contre) pour s'efforcer sans doute de rassurer les investisseurs, Cap Gemini Ernst & Young réaffirme aujourd'hui que sa "priorité stratégique" est le redressement de sa marge opérationnelle, en dépit d'un climat économique peu favorable, qui devrait se traduire par un recul de l'activité au second semestre. Le premier groupe français de services informatiques et de conseil a confirmé les résultats préliminaires présentés fin juillet pour le premier semestre : le chiffre d'affaires a reculé de 15,9% à taux de change et périmètre courants, à 3,733 milliards d'euros, et de 14,5% à taux et périmètre constants. Quant au résultat d'exploitation consolidé, il n'a pas dépassé 10 millions d'euros, soit une marge de... 0,3%, contre 6,1% sur les six premiers mois de 2001. Cette détérioration s'explique, pour le groupe, "par le fait que le taux d'utilisation dont on escomptait en début d'année qu'il atteigne 73% dès la fin du premier trimestre, est resté en deçà de cet objectif". Le seuil des 73% d'utilisation a en revanche été franchi au cours du troisième trimestre, poursuit le groupe, lui permettant de maintenir son objectif de marge pour le deuxième semestre, soit 2 à 2,5%. CGEY restera cependant loin des 5% réalisés sur l'ensemble de l'année 2001, malgré l'accélération des mesures d'ajustement des capacités - qui doivent aboutir à 5.500 suppressions d'emplois - et les instructions données aux cadres pour "privilégier les activités présentant la meilleure rentabilité". Et ce redressement relatif de la marge s'opérera sur fond de ralentissement net de l'activité. "Dès le début de l'été, il est devenu évident que la reprise de l'activité initialement attendue pour le second semestre 2002 n'interviendrait pas au mieux avant 2003 et les perspectives économiques se sont au contraire dégradées", explique le groupe qui estime que le marché "semble devoir rester durablement atone". Le chiffre d'affaires du second semestre devrait donc afficher un recul d'environ 7% sur celui du premier semestre (à taux de change et périmètre constants), passant ainsi sous les 3,5 milliards d'euros.En Bourse, l'action Cap Gemini profite à plein de ces précisions : le titre a terminé la séance de jeudi sur un gain de 26,39%, à 22,75 euros. Il a rebondi de 77% par rapport à son plus bas historique du 7 octobre (12,85 euros)... mais il affiche toujours un recul de près de 72% depuis le début de l'année.

latribune.fr

20 Oct 2008, 3:54

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