La fraude comptable de WorldCom atteint 9 milliards de dollars

Qui dit mieux... ou pire? Quatre mois après les premiers aveux de WorldCom sur ses pratiques comptables frauduleuses, le montant de la facture continue de monter. L'ex-deuxième opérateur longue distance des Etats-Unis, dont les réseaux acheminent encore la majorité du trafic Internet mondial, a reconnu hier soir que les malversations financières qui lui ont permis, entre 1999 et 2001, de gonfler son chiffre d'affaires pour combler les attentes de Wall Street, atteignent en fait neuf milliards de dollars. La note est donc de plus en plus salée : évaluée à 3,8 milliards de dollars fin juin, elle avait doublé au cours de l'été et grimpe à nouveau de plus d'un milliard. Des chiffres confirmés par la SEC (Securities & Exchange Commission), le gendarme de Wall Street, qui précise que la manipulation des comptes durait encore au premier trimestre de cette année. Le groupe assure dans un communiqué que les malversations et la révision annoncée des comptes des trois dernières années "n'ont pas d'impact sur sa capacité à continuer de servir ses clients, ni sur sa capacité à sortir de la protection de la loi sur les faillites", théoriquement mi-2003. En admettant que la fraude est plus lourde encore qu'attendu, WorldCom donne raison à l'ex-procureur fédéral Dick Thornburgh qui, dans un rapport accablant rendu public lundi, estimait que l'étendue réelle des malversations n'était pas encore complètement connue. L'opérateur a par ailleurs reconnu être en discussions avec la SEC pour tenter de parvenir à un règlement amiable des poursuites engagées par la Commission pour fraude boursière. Ces négociations, jugées indispensables à la survie du groupe, pourraient aboutir d'ici deux semaines. Le règlement pourrait coûter au groupe une amende de plusieurs millions de dollars.
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