SBC supprime 11.000 emplois supplémentaires

"Une réglementation démodée qui pourrait menacer la viabilité future des réseaux de télécommunications": SBC a trouvé un nouveau cheval de bataille pour justifier son nouveau plan social, qui doit aboutir à la suppression de 11.000 emplois, soit 6% de ses effectifs. Le n°2 des communications locales aux Etats-Unis, présent dans treize Etats, a déjà supprimé 10.000 postes depuis le début de l'année. Et il veut poursuivre l'allégement de ses effectifs le plus vite possible : 9.000 des 11.000 suppressions annoncées aujourd'hui devront être effectives dès le quatrième trimestre, le solde étant prévu pour le début 2003. Autre mesure d'économie annoncée dans la foulée : la réduction des investissements, qui se situeront entre 5 et 6 milliards de dollars seulement sur l'ensemble de l'année. Le groupe tablait jusqu'à présent sur une enveloppe annuelle de 8 milliards. Ces mesures d'économies ne suffisent cependant pas à rassurer les investisseurs : en milieu de séance à Wall Street, l'action SBC reculait de 8,36% à 20,07 dollars. Elle a perdu près de 50% de sa valeur en un an.Les maux dont souffre SBC (par ailleurs actionnaire à 15% de Cegetel) sont simples : une hémorragie continue de clients. Le groupe affirme avoir "perdu" quelque trois millions de lignes sur les huit premiers mois de l'année, soit un manque à gagner d'un milliard de dollars de chiffre d'affaires au premier semestre. Si la tendance actuelle se maintient, prévient le groupe, la baisse des ventes atteindra 2,3 milliards de dollars sur les quatre prochains trimestres.D'où l'appel de son PDG Edward Whitacre à un changement de la réglementation. "Au lieu des baisses de prix pour les consommateurs moyens, nous subventionnons aujourd'hui nos concurrents qui, à leur tour, siphonnent le chiffre d'affaires", explique-t-il. Selon lui, les prix de gros imposés aujourd'hui au groupe pour l'accès à ses réseaux locaux par les instances de régulation sont inférieurs aux coûts, "parfois jusqu'à 60% en dessous des tarifs de détail". Ils permettraient donc aux concurrents de SBC d'accéder au "dernier mile" du réseau à prix cassés. "Ces concurrents visent généralement les clients professionnels et les usagers résidentiels à hauts revenus, les clients les plus rentables, laissant SBC desservir les usagers résidentiels de base" (sic), poursuit-il. Une situation qui entame la rentabilité du groupe, dont les coûts de maintenance du réseau ne diminuent pas. SBC dénonce aussi les difficultés qu'il éprouve à entrer sur le marché des communications longue distance dans plusieurs Etats, ainsi que les "règles injustes" avantageant les câblo-opérateurs pour le déploiement du haut débit. Le groupe texan jette ainsi une nouvelle pierre dans le jardin de la FCC, la Federal Communications Commission, sur lesquelles les pressions se font de plus en plus fortes pour une réforme de la loi du Telecommunications Act de 1996. Les opérateurs locaux sont en première ligne dans ce combat, arguant du fait que les excès et les déséquilibres de la régulation les empêchent d'investir dans les communications à haut débit et faussent durablement la concurrence. "La structure de régulation actuelle créée par la loi sur les télécommunications de 1996 n'a pas suivi le rythme de l'évolution accélérée du secteur", résume Ed Whitacre. Une accusation à laquelle Michael Powell, le président de la FCC, pourrait répliquer avant la fin de l'année en assouplissant les règles imposées aux "Baby Bells". Une perspective qui inquiète les opérateurs longue distance, comme AT&T ou Sprint, et les câblo-opérateurs : tous redoutent de voir les opérateurs locaux reprendre pour longtemps la haute main sur les marchés locaux.
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