Rechute du titre VU sur un échec possible de la cession de Telepiù

A vouloir trop en faire, et trop vite, Jean-René Fourtou a pris le risque de décevoir la Bourse. Mercredi dernier, le PDG de Vivendi Universal avait annoncé que la vente pour un milliard d'euros de Telepiù au groupe News Corp de Rupert Murdoch était acquise. Le lendemain, il annonçait que la transaction était "probablement repoussée de quelques heures ou de quelques jours", pour des problèmes formels. Ce matin, le Financial Times indique que l'opération pourrait bien ne pas se faire. L'audit effectué par l'acheteur potentiel aurait fait apparaître certains problèmes. D'où un différend sur la valorisation du bouquet italien de télévision à péage. Les deux parties doivent se rencontrer aujourd'hui. Si la transaction aboutit, Telepiù, qui revendique 1,5 million d'abonnés, devrait être fusionné avec Stream, réseau détenu en commun par News Corp et Telecom Italia. Pour l'instant, la direction de Vivendi Universal ne souhaite faire aucun commentaire sur ces informations. L'échec de cette transaction serait certainement un coup dur pour Vivendi Universal, qui a lancé mercredi un vaste programme de cessions d'actifs de 12 milliards d'euros sur 18 mois. Le produit de ces ventes doit permettre de réduire la dette de VU dont le montant est estimé à 19 milliards d'euros. Le groupe a déjà annoncé avoir vendu pour 1,1 milliard d'euros d'actifs (Vizzavi, Canal Plus Technologies, etc.).Outre Telepiù, VU a prévu de vendre rapidement sa branche édition, Vivendi Universal Publishing. Le groupe aurait déjà reçu quatre offres : celle de Lagardère, celles des fonds Eurazeo et Paribas Affaires Industrielles (PAI), et celle d'un troisième consortium, formé des fonds d'investissement européens CVC Partners et Permira. Le groupe Lagardère se serait finalement associé au fonds américain Ripplewood pour une offre sur la totalité de VUP et non plus sur les seuls actifs français.Au-delà, les prochaines cessions doivent porter sur : - les autres filiales étrangères de Canal+, en Pologne, au Bénélux et en Scandinavie- la participation dans le "nouveau Canal+" au-delà de 49%, destinée à être mise en Bourse, en principe l'an prochain- les activités dans les télécoms hors de France (en Pologne, en Hongrie, au Kenya) - certaines activités Internet- des actifs divers, notamment immobiliers, mais aussi dans la distribution ou la production d'énergie, ou encore des avions...VU entend également "monétiser" une participation minoritaire dans VU Games, sa division jeux vidéo.A terme, le "nouveau" Vivendi Universal sera "un groupe de divertissement (entertainment) centré sur la création de contenu pour le client, avec deux participations minoritaires, Cegetel et Vivendi Environnement", avait ainsi précisé mercredi Jean-René Fourtou.A la Bourse de Paris, en clôture, le titre Vivendi Universal chute de 12,76% à 11,35 euros. Outre "l'affaire Telepiù", l'action VU subit sans doute aussi les effets d'une autre information parue dans la presse ce matin. Vivendi Universal va en effet devoir débourser 50 millions d'euros pour racheter les 16% que détenait Paribas Affaires Industrielles, filiale de BNP Paribas, dans le distributeur cinématographique UGC, la banque ayant exercé une option de vente octroyée en 1995.
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