WorldCom menacé d'une bataille d'influence

La nomination de Michael Capellas au poste de PDG de WorldCom (lire ci-contre) pourrait bien présager de nouveaux rebondissements dans le feuilleton ouvert par la mise en faillite, en juillet, du deuxième opérateur longue distance américain. Selon le Wall Street Journal, un groupe d'investisseurs serait en effet en train de réunir une minorité de blocage en ramassant des obligations décotées du groupe, et projetterait de faire entrer l'ex-maire de New York Rudolph Giuliani au conseil d'administration. A la tête de ce groupe d'investisseurs, explique le quotidien, se trouve David Matlin, un spécialiste du marché obligataire qui travaillait il y a encore peu pour la banque d'affaires Credit Suisse First Boston et qui est appuyé par celle-ci dans sa nouvelle aventure. Il a créé un fonds d'investissement qui s'efforce d'accumuler, en achetant sur le marché, un tiers de la dette obligataire de WorldCom. Cette participation lui permettrait de disposer d'une minorité de blocage au conseil d'administration. La loi sur les faillites prévoit en effet que tout plan d'assainissement financier doit réunir l'approbation des deux tiers des porteurs de titres. Ainsi, David Matlin pourrait obtenir un droit de veto sur la nomination des administrateurs de WorldCom.Cette stratégie a été prise de court par la nomination de Michael Capellas, souligne le Wall Street Journal. David Matlin espére en effet obtenir la nomination de Rudolph Giuliani au poste de président - non exécutif - de WorldCom. L'ancien maire de New York, fort de l'immense popularité et du prestige acquis après les attentats du 11 septembre, aurait déjà permis au fonds de David Matlin de réunir une partie des 1,3 milliard de dollars nécessaires à la mise en oeuvre de sa stratégie. Pour l'instant, le fonds aurait déjà dépensé 300 millions et possède un peu plus de 10% des obligations WorldCom.Aujourd'hui, les différentes parties s'efforceraient d'éviter le face-à-face direct : Michael Capellas, recruté par les dirigeants provisoires de WorldCom, a rencontré David Matlin dès la semaine dernière, souligne le quotidien de Wall Street, et il pourrait rapidement faire de même avec Rudy Giuliani. Pour l'instant, conclut le quotidien, les deux bords ont au moins en commun une conviction : WorldCom a plus de valeur s'il demeure en l'état actuel que s'il se voit démantelé.
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