Reuters lance une messagerie instantanée pour le marché bancaire

Gadget pour beaucoup d'utilisateurs d'ordinateurs ou de téléphones portables, la messagerie instantanée peut-elle devenir un outil d'usage quotidien pour les banques et les professionnels des services financiers ? C'est en tout cas le pari de Reuters, qui vient d'annoncer le lancement d'un service de messagerie instantanée spécifiquement destiné aux marchés financiers. Ce nouveau produit, baptisé Reuters Messaging, a été développé en coopération avec Microsoft et compte d'ores et déjà 1.100 entreprises abonnées dans 84 pays, souligne Reuters. Le service vise à mettre à la disposition des clients une messagerie "fiable, hautement sécurisée et à haut débit". Le tout en conformité avec les exigences réglementaires d'archivage et de contrôle touchant aux communications internes des établissements financiers.La messagerie instantanée est destinée à faciliter la communication entre les salariés des établissements financiers clients, mais aussi entre les entreprises et leurs clients. Comme les messageries grand public, Reuters Messaging permettra à l'usager de savoir en temps réel si l'interlocuteur qu'il recherche est connecté ou non au service, et d'établir des "conversations" en tête à tête ou en groupe. Le service sera intégré aux produits vedettes actuels de Reuters (Reuters 3000Xtra, BridgeStation, ReutersPlus) et "dans un grand nombre des nouveaux produits que Reuters développe actuellement", ajoute le groupe, sans plus de précision. Basé sur un protocole standard (SIP), il pourra également être intégré dans les systèmes de communication des clients.Pour Tom Glocer, le directeur général de Reuters, le décollage des usages professionnels de la messagerie instantanée a été retardé par "les exigences de performance et de sécurité". Reuters Messaging serait donc la réponse du groupe britannique à ces exigences. Mais ce nouveau produit constitue aussi une réplique à la concurrence de l'américain Bloomberg, dont les services professionnels incluent déjà des fonctions de messagerie. Et il vise sans doute à démontrer la force d'innovation de Reuters alors que les investisseurs doutent de plus en plus de sa capacité à résister à la crise financière actuelle.Les analystes de plusieurs des principales banques d'affaires du monde (Merrill Lynch, JP Morgan, Credit Suisse First Boston, mais aussi la Société Générale ) ont récemment revu à la baisse leurs recommandations et leurs prévisions de bénéfice concernant Reuters. Quant à Fitch, il a entamé un examen des notes du groupe, dans la perspective d'une éventuelle dégradation. La plupart de ces analystes mettent en avant les risques de baisse du chiffre d'affaires à périmètre comparable, en raison des difficultés que traversent actuellement un grand nombre de ses clients dans le monde de la banque, de l'investissement ou de l'assurance. Et ils soulignent que sa filiale d'échanges électroniques Instinet, loin de constituer un relais de croissance, souffre encore plus que lui. A la Bourse de Londres, après avoir touché vendredi matin son plus bas niveau depuis douze ans à 170 pence, l'action Reuters a entamé un timide rebond. Elle gagnait 0,78%, lundi en clôture, à 191,5 pence. Elle en valait 815 il y a un an.
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