Nouveau - petit - sursis bancaire pour MobilCom

Un report de plus, le cinquième en quatre mois. Le prêt bancaire de 4,7 milliards d'euros qui empoisonne la vie de MobilCom et de ses actionnaires a une fois de plus vu son échéance retardée. Les créanciers de l'opérateur mobile allemand n'avaient pas vraiment le choix : alors que le fondateur et ex-PDG du groupe, Gerhard Schmid, a enfin accepté jeudi les conditions posées au plan de sauvetage élaboré par Berlin et Paris, ne pas donner à MobilCom une chance de boucler son refinancement aurait été incompréhensible. Les banques ont donc promis aux dirigeants intérimaires de reporter d'une semaine de plus l'échéance de ce prêt, a annoncé un porte-parole de MobilCom. Laissant ainsi du temps au groupe pour peaufiner ses négociations avec France Télécom, son actionnaire à 28,5%. Car c'est entre les mains de Thierry Breton, le PDG de l'opérateur français, que repose l'essentiel du plan de sauvetage. La "neutralisation" de Gerhard Schmid étant désormais acquise, puisque ses quelque 37% du capital sont désormais gérés par un administrateur indépendant (lire ci-contre), France Télécom n'a plus de raison de refuser de reprendre la dette de MobilCom, soit 5,9 milliards d'euros, auxquels s'ajoute 1 milliard d'euros de prêt d'actionnaire qu'il avait lui-même octroyé. L'accord définitif pourrait être signé dans les prochains jours, précise-t-on au siège de MobilCom. Le Français prévoit de convertir cette dette en obligations convertibles. Outre les banques et son grand actionnaire français, MobilCom doit aussi se mettre d'accord avec le ministère allemand de l'Economie et des Finances sur le plan social engagé en septembre, qui prévoit 1.850 suppressions d'emplois sur un effectif total d'environ 5.000 personnes.Ces trois points réglés, l'opérateur pourra souffler : il devrait empocher 162 millions d'euros d'argent frais apporté par ses banques pour poursuivre sa seule activité de revente d'abonnements et de communications mobiles achetés aux grands opérateurs allemands. Une envergure bien modeste pour un groupe qui a signé en août 2000 un chèque de 8,4 milliards d'euros pour décrocher une licence UMTS. Mais qui a le mérite de lui permettre d'espèrer éviter la faillite à court terme. Sur le Neuer Markt, après avoir gagné près de 65% en deux jours dans la perspective du déblocage du bras de fer avec Gerhard Schmid, l'heure était vendredi aux prises de bénéfices : en fin d'après-midi, l'action MobilCom cédait 5,83% à 5,98 euros.
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