Philips veut réduire sa dette d'un milliard d'euros en trois mois

Le redressement est en bonne voie : le message que doit adresser aujourd'hui même Jan Hommen, le directeur financier de Philips, aux investisseurs participant au forum organisé par CSFB à Barcelone a le mérite de la clarté. Le premier groupe électronique européen entend une nouvelle fois mettre en valeur les fruits de la réorganisation entreprise l'an dernier, et surtout son impact positif sur sa situation financière. L'allocution de Jan Hommen met donc en avant plusieurs indicateurs rassurants pour les actionnaires : comme il l'a déjà expliqué et répété ces dernières semaines, Philips vise ainsi pour l'ensemble de l'exercice 2002 un résultat avant dépréciations et exceptionnels positif, et il entend en outre ramener fin décembre son endettement net à six milliards d'euros, soit un milliard de moins qu'à la fin septembre.Une déclaration qui vise à l'évidence à rassurer les investisseurs, le marché redoutant une dégradation de la note financière de Philips par l'agence américaine Moody's, qui l'a placée sous revue le mois dernier. Moody's a alors souligné la sous-performance de plusieurs divisions et le durcissement des conditions de crédit du groupe après la dépréciation de plusieurs participations, notamment les 3,52% détenus dans Vivendi Universal. "Nous conservons un bilan solide grâce aux efforts de réduction des coûts, à l'excellence de l'exécution à tous les niveaux dans l'entreprise et à la réduction de la dette", résume aujourd'hui Jan Hommen. "Nous pensons que le pire est désormais derrière nous et les actions entreprises vont nous permettre d'abaisser le seuil de rentabilité et nous placer en bonne position pour bénéficier d'une éventuelle reprise du marché". Soulignant "l'amélioration continue de la performance opérationnelle dans la plupart des activités", notamment l'électronique grand public, l'électro-ménager et l'éclairage, le directeur financier du groupe met également en avant la restructuration des divisions les plus touchées par le ralentissement, à savoir les semiconducteurs et les composants, cette dernière ayant été la plus sévèrement restructurée ces derniers mois avant d'être dissoute, ses activités étant réparties entre d'autres branches. Mais même bien avancées, les restructurations ne sont pas encore achevées : Philips a annoncé la prochaine suppression de 957 emplois sur 1.415 dans son usine d'Hasselt, en Belgique. Le transfert à Jabil Circuits des activités de sous-traitance électronique réalisées sur le site concerne 458 postes, tandis que la délocalisation à Taiwan des activités de stockage optique y supprimera 390 emplois à Hasselt. Le groupe va en effet cesser la production de certains produits de stockage à faibles marges pour se concentrer notamment sur la technologie DVD+RW d'enregistrement sur DVD. Hasselt va parallèlement voir une autre partie de ses activités (notamment les appareils de tests ou les décodeurs numériques) purement et simplement arrêtée. Il y a deux semaines, Philips avait précisé ses prévisions pour le quatrième trimestre, rappelant notamment que la période serait certainement marquée par de nouvelles dépréciations d'actifs et charges exceptionnelles. Le groupe entend ainsi solder la restructuration entamée en 2001, qui a abouti à la suppression de 10.000 emplois et à la baisse d'un milliard d'euros des coûts d'exploitation. Après avoir perdu 2,6 milliards d'euros l'an dernier, le groupe a encore affiché, au troisième trimestre, une perte nette de 330 millions.A la Bourse d'Amsterdam, où il a gagné plus de 50% en deux mois, le titre Philips a marqué le pas mardi en dépit des déclarations de Jan Hommen : en clôture, l'action cède 6,57% à 20,90 euros. Sur l'ensemble de l'année, elle accuse encore un recul d'un peu plus de 35%.
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