Xerox pensait peut-être en avoir terminé avec les ennuis judiciaires après le compromis conclu en avril avec la Securities & Exchange Commission (SEC), le gendarme de Wall Street. Après avoir accepté, en avril, de régler une amende record de 10 millions de dollars, le groupe d'imagerie, en grande difficulté financière, avait avoué en juin avoir manipulé ses comptes des années 1997 à 2000 pour gonfler chiffre d'affaires et bénéfice. Mais ce dossier ressort aujourd'hui du tiroir, à l'initiative, cette fois, du département de la Justice. Xerox a en effet annoncé de lui-même lundi qu'il fait désormais l'objet d'une enquête menée par les bureaux du procureur de Bridgeport, dans le Connecticut, sur "des sujets comptables passés". Avant d'accepter le règlement amiable en avril, la SEC reprochait au premier fabricant mondial de photocopieurs d'avoir utilisé des pratiques comptables discutables pour atteindre ou dépasser les estimations de résultats des analystes financiers et "dissimuler ses véritables performances financières aux investisseurs". La Commission estimait ainsi qu'en 1998, 30% du bénéfice avant impôt du groupe résultait de ces "opportunités comptables", qui profitaient notamment du flou entourant les conditions des contrats de location-vente de machines. En outre, quelque trois milliards de dollars de chiffre d'affaires auraient été comptabilisés avant leur encaissement effectif. Des irrégularités finalement avouées fin juin par le groupe, qui reconnaissait avoir gonflé son bénéfice de 1,4 milliard de dollars sur la période 1997-2001. Son auditeur de l'époque, KPMG, avait alors affiché sa stupéfaction, assurant le marché de sa bonne foi. Aujourd'hui, Xerox souligne sa volonté de "coopérer pleinement" avec l'enquête judiciaire. Mais celle-ci risque de freiner le redressement du groupe, qui a échappé à la faillite l'an dernier après avoir renégocié une dette de 7 milliards de dollars. D'où l'inquiétude des investisseurs, reflétée par la chute de 11,24%, à 5,92 dollars, du titre Xerox à la mi-journée mardi à Wall Street.

latribune.fr

20 Oct 2008, 3:52

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