MobilCom engage sa restructuration

Privé du soutien de France Télécom, MobilCom ne pouvait pas échapper à la restructuration. Thorsten Grenz, le président du directoire de l'opérateur mobile allemand, a donc détaillé vendredi matin les premières mesures destinées à assurer la survie du groupe, étranglé par une dette de plus de 6 milliards d'euros. La décision la plus spectaculaire était attendue : MobilCom va supprimer 1.850 postes, soit 37% de ses 5.000 emplois (équivalant à 4.200 plein temps). Une décision qui s'accompagne du "gel" de la construction du réseau UMTS du groupe. Le chantier est arrêté "pour l'instant", souligne le groupe, qui tient à conserver sa licence de troisième génération, payée 8,4 milliards d'euros en août 2000, et qui constitue son actif le plus précieux. Trois sites du groupe vont être fermés, l'un près de Francfort, un deuxième en Bavière, le dernier près de Kiel.L'objectif de Thorsten Grenz est de réduire les coûts annuels du groupe de 130 millions d'euros, en attendant une solution de refinancement durable. MobilCom doit pour l'instant se contenter de l'aide d'urgence de 50 millions d'euros accordée par les autorités fédérales allemande pour assurer son exploitation quotidienne. A court terme, le but de ce plan est de "rendre profitable l'activité de fournisseur de services au premier semestre 2003", précise le groupe, à savoir la revente de contrats d'opérateurs disposant de leur propre réseau GSM, comme T-Mobile ou Vodafone D2.Parallèlement, MobilCom a gagné un peu de temps supplémentaire pour tenter de garantir sa viabilité à plus long terme. Thorsten Grenz a en effet confirmé que ses banques créancières avaient repoussé une nouvelle fois, à fin octobre, l'échéance du prêt de 4,7 milliards d'euros, déjà retardée de la fin juillet à la fin septembre. Mieux : les banques se seraient engagées à abandonner les intérêts courant sur ce mois de répit, selon des sources proches de la direction de MobilCom citées par le quotidien.L'autre dossier délicat est le débouclage des relations avec l'actionnaire français qui, en dépit de sa décision de sortir du marché allemand, reste propriétaire de 28,5% du capital de MobilCom. Les discussions entre les deux groupes se poursuivent en vue de préciser les engagements de France Télécom et les dédommagements qu'il pourrait verser à MobilCom pour compenser son abandon.En fin d'après-midi sur le Neuer Markt, l'action MobilCom gagne 5,24% à 2,21 euros. Le titre était tombé à 0,73 euro il y a deux semaines après l'annonce de son lâchage par France Télécom.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.