Alcatel se réorganise par marché

A chaque année son concept pour Alcatel : après avoir remporté un succès mitigé avec sa stratégie "d'entreprise sans usines", Serge Tchuruk, le PDG de l'équipementier de télécommunications français, lance aujourd'hui le chantier de la réorganisation des activités du groupe. A compter du 1er janvier, Alcatel abandonnera donc la structure actuelle comprenant quatre divisions correspondant à des technologies distinctes (Réseaux, Optique, E-business, Espace et composants) pour adopter une structure à trois branches correspondant, explique-t-il, à "trois segments de marché couvrant la gamme complète des solutions de communication voix et données". La première des trois nouvelles divisions est baptisée Communications Fixes, et le groupe entend y mettre l'accent sur le haut débit en profitant de sa position de numéro un mondial des équipements dédiés aux technologies DSL ; la seconde regroupe les activités de communications mobiles; la troisième cible les communications "privées", à savoir les marchés "autres que ceux des opérateurs de télécommunications, tels que les entreprises, l'espace et les grandes institutions". Sur la base des ventes actuelles, les communications fixes devraient représenter environ 40% du chiffre d'affaires, les deux autres branches générant chacune environ 30% du total. La réorganisation permet donc un net rééquilibrage, alors que les quatre divisions actuelles présentent des poids et des évolutions sensiblement différents. Ainsi, l'optique, segment le plus sinistré des activités du groupe, qui ne représente qu'un petit quart du chiffre d'affaires total, affiche un recul de 52% de ses ventes sur neuf mois, contre 36% pour l'ensemble du groupe. La nouvelle structure des activités correspond évidemment aussi à l'évolution de la demande de la clientèle : engagés dans la réduction de leurs investissements et la résorption - tant que faire se peut - de leurs surcapacités, les clients d'Alcatel ne lui réclament plus forcément tel ou tel produit, mais une "solution" à une problématique donnée. L'objectif affiché de Serge Tchuruk est, comme il se doit, d'"accompagner ses clients dans leurs efforts de réduction des coûts et d'augmentation des revenus". Une problématique qu'il connait bien puisqu'il s'agit précisément du défi qu'Alcatel doit relever en 2003. Après avoir vu, sur les neuf premiers mois de l'année, ses ventes reculer d'un tiers et son résultat net plonger un peu plus dans le rouge, le groupe entend en effet renouer en 2003 avec la croissance et la rentabilité, en ramenant son point d'équilibre à 3 milliards d'euros de chiffre d'affaires trimestriel, soit 25% en dessous du niveau actuel. En Bourse, cette réorganisation destinée à mettre en avant les perspectives de croissance, n'empêche pas l'action Alcatel de céder à la baisse générale du marché : à la clôture, le titre recule de 2,88% à 4,38 euros. Son repli sur l'année dépasse 77%.
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