En période de ralentissement économique sur le marché japonais comme sur les grands marchés d'exportation, la force de la marque Sony reste un atout irremplaçable. Le groupe japonais d'électronique grand public en profite aujourd'hui à l'occasion de la publication de ses résultats du deuxième trimestre. De retour dans le vert, il a revu à la hausse ses prévisions de résultats annuels. Sur la période juillet-septembre, Sony a réalisé un résultat net part du groupe de 44,1 milliards de yens (363 millions d'euros), contre une perte de 13,2 milliards sur la même période l'an dernier. Le résultat opérationnel a atteint 50,5 milliards de yens, contre une perte de 3,4 milliards. Quant au chiffre d'affaires, il a progressé de 0,5% à 1.790 milliards de yens (14,7 milliards d'euros). A l'origine de ce redressement des comptes, la bonne santé des produits audio et vidéo de la division Electronique, notamment grâce aux restructurations opérées ces derniers mois, la hausse des ventes de consoles et de logiciels de jeux en Europe et aux Etats-Unis, qui a permis d'améliorer la rentabilité de la division Jeux, mais aussi les succès au box-office de plusieurs productions maison, comme Men In Black II ou xXx. Mais Nobuyuki Idei, le président du groupe, ne cache pas pour autant sa préoccupation quant à l'évolution de ses marchés : pour le second semestre de l'exercice, souligne-t-il, "nous sommes préoccupés par le fait que la consommation des ménages pourrait encore se détériorer". D'où la volonté du groupe de poursuivre les restructurations et la réduction des investissements pour améliorer la rentabilité. Pour l'ensemble de l'exercice en cours, Sony affine donc ses prévisions de résultats : le chiffre d'affaires devrait être inférieur de 100 milliards de yens aux attentes, à 7.600 milliards de yens (62,5 milliards d'euros), soit le chiffre de l'an dernier. L'électronique grand public est à l'origine de cette révision, la division étant la plus exposée au ralentissement de la consommation. Les jeux, restent un moteur de croissance, grâce au succès incontesté de la PlayStation 2 : en dépit de la guerre des prix engagée avec la Xbox de Microsoft, les ventes de la division affichent une progression de 3,1%. Et surtout, le résultat d'exploitation est multiplié par six, à 24,8 milliards de yens. Sony a une nouvelle fois revu à la hausse les prévisions de ventes de sa console vedette : il espère désormais en écouler 22,5 millions d'exemplaires sur l'exercice, au lieu des 20 millions prévues jusqu'à présent. Et le lancement de la PS2 en Chine est prévu d'ici la fin de l'année civile 2003 ; Sony serait alors le premier constructeur de consoles à se lancer dans le pays le plus peuplé du monde, en dépit des risques élevés de piratage des logiciels.L'activité mobiles, elle, demeure le boulet du groupe : SonyEricsson, la filiale à 50-50 créée avec l'équipementier suédois, reste un foyer de perte et il lui sera difficile d'atteindre le seuil de rentabilité avant la fin de l'exercice, a reconnu le directeur financier Teruhisa Tokunaka. Le résultat d'exploitation et le résultat avant impôts, eux, devraient être conformes aux estimations initiales, soit respectivement à 280 et 310 milliards de yens. Sony table en effet sur la baisse des coûts des matériaux et sur la dépréciation du yen pour compenser la baisse des ventes. Il table désormais sur un taux de change moyen de 120 yens pour un dollar, contre 115 jusqu'à présent, une variation importante pour un groupe qui réalise près d'un tiers de son activité aux Etats-Unis. Quant au résultat net, il pourrait être meilleur que prévu : le groupe l'estime désormais à 180 milliards de yens (1,5 milliard d'euros), au lieu de 150 milliards, grâce aux avantages fiscaux retirés de la fusion avec Aiwa, qui devrait être effective en décembre.

latribune.fr

20 Oct 2008, 3:56

Partager :