Les nerfs des salariés et actionnaires de MobilCom mis à rude épreuve

Le sort de MobilCom est toujours incertain, mais l'espoir, même s'il va s'amenuisant, n'a pas encore disparu. Alors qu'un porte-parole de l'opérateur mobile allemand estimait dans la matinée que le dépôt de bilan était "une question de jours plutôt que de semaines", d'autres sources soulignent désormais que les discussions entre les différents acteurs du dossier se poursuivent et semblent rapprocher les positions. Laissant ainsi ouverte la possibilité d'un accord de refinancement à moyen terme. C'est Gerhard Schmid, le fondateur, ex-PDG et toujours premier actionnaire de l'opérateur mobile allemand, qui met en péril l'entrée en vigueur du plan de refinancement élaboré par les pouvoirs publics allemands et français, par France Télécom et par les banques créancières. Débarqué par France Télécom en août, il refuse toujours de se plier aux conditions de l'accord. Enjoint par Berlin de signer le contrat transférant les 49,9% du capital qu'il possède avec son épouse à un administrateur indépendant, Gerhard Schmid a refusé, estimant que le transfert de ses titres reviendrait à l'exproprier purement et simplement. Alors que le gouvernement de Berlin entend choisir l'administrateur indépendant dépositaire des 49,9% du couple Schmid, celui-ci veut pouvoir choisir à qui il confiera ses titres. Selon sa porte-parole, citée par l'AFP, Gerhard Schmid a refusé le compromis proposé par le ministère de l'Economie qui aurait consisté à former un tandem d'administrateurs composé d'un ancien directeur général de Debitel, proposé par Gerhard Schmid, et de l'avocat désigné par le gouvernement.L'ancien PDG aurait en revanche accepté les deux autres conditions posées par Berlin, à savoir l'interdiction de vendre ses titres pendant deux ans et la reconnaissance d'une dette de 70 millions d'euros au groupe, au titre du prêt consenti à sa femme pour qu'elle achète des titres MobilCom. Cette transaction avait déclenché les hostilités ouvertes avec France Télécom, actionnaire à 28,5%.L'enjeu réel des discussions est la restructuration de la dette de 7 milliards d'euros qui menace d'étouffer le groupe et le déblocage du solde du prêt d'urgence de 400 millions d'euros promis par le chancelier Schröder avant les élections du 18 septembre. MobilCom, dont les caisses sont quasiment vides, risque donc de se trouver à court d'argent à très brève échéance. Il n'aura alors plus d'autre choix que de déposer son bilan. Sur le Neuer Markt, les investisseurs ne savent plus sur quel pied danser : en hausse de plus de 7% à l'ouverture, l'action MobilCom perdait 2,05%, moins d'une heure plus tard, après les déclarations du porte-parole du groupe sur le dépôt de bilan, puis rebondissait fortement, progressant de près de 21% en fin d'après-midi à 5,30 euros.
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