DAB Bank en discussions pour vendre SelfTrade

A peine racheté, déjà bradé. Six semaines après avoir publié les résultats de l'offre publique de retrait lancée en août sur SelfTrade, DAB Bank, la filiale de courtage en ligne du groupe allemand HypoVereinsbank (HVB), a annoncé sa décision de mettre en vente sa filiale française. SelfTrade échappe au pire : la fermeture pure et simple, option retenue par DAB Bank pour sa filiale suisse. Racheté en décembre 2000 pour un total de 911 millions d'euros en actions, Selftrade, qui compte quelque 50.000 comptes en France, fait déjà l'objet de discussions avec un ou des repreneurs potentiels, assure sa maison-mère. Une annonce qui ne surprend pas les lecteurs de La Tribune : le 30 septembre, le quotidien avait révélé l'existence des négociations entre DAB Bank et Fimatex, la filiale de courtage en ligne de la Société générale. La Tribune évoquait aussi la possibilité d'un "troc", Fimatex reprenant les activités françaises de DAB, donc SelfTrade, tout en cédant à DAB ses propres activités allemandes, soit 32.000 comptes. Mais depuis, HypoVereinsbank et ses filiales ont plongé dans une crise financière bien plus grave qu'attendu. Au point que le nouveau patron du deuxième groupe bancaire d'outre-Rhin, Dieter Rampl, ne semble exclure aucune hypothèse pour les activités allemandes de DAB Bank : l'une des possibilités est de "les intégrer pleinement" à HVB, a-t-il expliqué, mais le groupe "réfléchit à d'autres solutions". Une chose semble d'ores et déjà acquise : le patron de DAB Bank, Matthias Kröner, serait sur le départ, en raison de "divergences stratégiques".Selon sa maison-mère, DAB Bank a perdu 90 millions d'euros au cours des neuf premiers mois de l'année. Un chiffre cependant contesté par ses dirigeants, et qui ne constitue qu'une goutte d'eau dans l'océan des pertes d'HypoVereinsbank (lire ci-contre). Mais la filiale porte aussi un lourd fardeau de provisions passées au titre de la dépréciation des acquisitions remontant aux années flamboyantes du courtage en ligne: elles ont atteint 100 millions d'euros l'an dernier et leur montant pourrait encore augmenter cette année.En comparaison, Fimatex semble bien encaisser le ralentissement global de l'activité du secteur : la filiale de SG, qui adoptera bientôt la marque Boursorama après l'acquisition du site spécialisé de ce nom, vise un résultat net "proche de l'équilibre cette année et positif en 2003", selon les termes de son PDG Vincent Taupin. Sur le premier semestre, Fimatex a limité sa perte à 2,9 millions d'euros, grâce à la réduction des coûts.En Bourse, Fimatex cédait 4,44% en clôture vendredi, à 2,37 euros, tandis que sur le Neuer Markt, DAB Bank chutait de 4,69% à 3,25 euros.
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